Pascale BREUGNOT, Présidente d’EGO Productions

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Jeudi 14 mai en Prime, «Alice Nevers» (10X52’) est de retour pour une 12ème saison sur TF1. Comment la série évolue-t-elle ?

Pascale BREUGNOT

Depuis sa création, «Alice Nevers» n’a fait que progresser en audience. Pour cette 12ème et nouvelle saison de 10 épisodes, la chaîne nous a laissés aborder des sujets sensibles liés à l’actualité. Dans le 1er épisode par exemple, une jeune fille part au djihad. Dans un autre, on parle de la fin de vie.

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Que s’est-il passé avec «Doc Martin» qui a terminé sa course au plus bas ?

Pascale BREUGNOT

La 4ème saison de «Doc Martin» a débuté face à la dernière soirée de «Broadchurch» (France 2) et à la finale de «Top Chef» (M6). Si les téléspectateurs n’étaient pas présents dès le 1er épisode, il était ensuite difficile de les capter sur les deux autres soirées. La fidélisation se joue d’un épisode à l’autre. Attendons de voir ce que donnent les audiences consolidées.

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Après «L’homme de la situation», quel projet pour Stéphane Plaza sur M6 ?

Pascale BREUGNOT

Nous sommes en discussions avec M6 sur un nouveau projet avec Stéphane Plaza qui a très envie d’évoluer en fiction. Depuis qu’il fait du théâtre, il s’est beaucoup libéré. Sur le nouveau projet de série, nous serions sur de la comédie. Il se retrouverait dans une fonction liée à l’assistanat social. Il serait dans l’entraide et apporterait des réponses aux questions parfois abracadabrantesques des gens. Stéphane Plaza a besoin qu’on lui écrive du sur-mesure, avec des personnages et des échanges à la fois drôles, chaleureux, sympas.

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En fiction, quelle différence de traitement existe-t-il entre TF1 et France Télévisions ?

Pascale BREUGNOT

Les sujets ne sont pas abordés de la même façon. Le service public a une vision morale : être utile et parler au plus grand nombre, en traitant parfois de sujets plus graves. La Une essaie de ne pas tomber dans le pathos, elle reste toujours glamour et fait en sorte que la fin se termine bien.

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Quel est votre regard critique sur le PAF d’aujourd’hui ?

Pascale BREUGNOT

A ce jour, la télévision est beaucoup plus timorée. Les diffuseurs ont du mal à prendre des risques. La recherche d’audience maximale sur tous les créneaux fait que nous sommes toujours sur des thématiques très généralistes. Pourtant, les choses les plus originales sont des programmes de niche qui – à l’arrivée – font beaucoup d’audience. Choquer n’est pas gênant en soi. Mais dès que l’on est sur un territoire un peu inédit, un doute s’installe sur la façon dont le public va réagir. Des thématiques comme la politique, l’environnement et la santé sont des sujets nouveaux pour la télévision. Autre chose, beaucoup de gens de TV interviennent dans les décisions. Or, un programme novateur qui donne une vraie impulsion éditoriale ne peut pas être le choix d’un ensemble de protagonistes. Si je me focalise sur le plan d’action proposé par Delphine Ernotte, nommée Présidente de France Télévisions, j’ai été séduite par un point, celui de responsabiliser les patrons de chaînes avec un budget et une ligne éditoriale. A cela, nous pouvons espérer avoir aussi en face de nous, des interlocuteurs dans les chaînes qui viennent de la production, de l’écriture. Le dialogue avec les producteurs n’en serait que facilité.

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Quels sont vos projets documentaires et fictions ?

Pascale BREUGNOT

Avec Planète+, nous pré-produisons «Vents contraires», une collection de 52’ qui raconte les tendances d’évolutions de la vie des gens. Pour France 5, nous préparons un documentaire sur les élites. Quant aux fictions, nous sommes en écriture d’un unitaire de 90’ pour France 3 qui est l’adaptation du livre «Diabolique» qui raconte comment les membres d’une famille bordelaise ont été sous l’emprise d’un inconnu qui les a isolés, obligés à quitter leurs emplois et a accaparé leurs biens. Pour Arte, nous préparons «L’île aux fous» (3X52’) autour d’un face-à-face entre un schizophrène soupçonné du meurtre de sa femme et une psychiatre. Pour France 2, nous écrivons «Zone blanche» (8X52’), un thriller en forêt avec une femme gendarme comme héroïne. Enfin, je travaille sur un projet concernant le scandale UBS autour d’une femme qui s’est transformée en meneuse d’alerte par souci d’indépendance et d’honnêteté. C’est une sorte d’Erin Brockovich.