France 2 diffuse depuis lundi dernier la série phénomène «Bodyguard» en Prime Time, un succès planétaire porté par Netflix, et que nous avons analysé avec sa productrice, Priscilla PARISH, Productrice exécutive et Directrice du développement chez World Productions.
média+ : «Bodyguard» a été un gros succès sur BBC One, battant des records d’audience chaque semaine, avant d’arriver en grande pompe sur Netflix, partout dans le monde et aujourd’hui sur France 2. Comment avez-vous vécu cette success-story ?
Priscilla PARISH : Je suis une productrice très heureuse. L’expérience a été exceptionnelle. J’ai été étonnée de la réaction du public à propos de la série. Concernant son succès mondial, on le doit évidemment au talentueux créateur et scénariste Jed Mercurio. Il a la capacité de créer des scénarios très complexes, d’apporter des retournements de situation, de développer des relations ambiguës entre des personnages ayant de fortes responsabilités.
Sur le tournage, sentiez-vous que quelque chose se passait ?
Oui, dès le départ. Jed Mercurio, notre showrunner, était tout le temps sur le plateau. Nos acteurs principaux ont vraiment du magnétisme. Cette alchimie s’est ressentie sur le tournage et a accompagné le succès de la série.
«Bodyguard» est devenu la vitrine du savoir-faire anglo-saxon en matière de séries…
Ça a été un projet ambitieux en termes de production. Pour autant, la série n’a pas coûté si cher que ça. Et vous imaginez que je ne vous dirais pas le budget… Filmer à Londres était capital pour nous parce que c’est le cœur de la politique et du gouvernement anglais. «Bodyguard» a tenu sur 6 épisodes. Il s’agit du format le plus utilisé en Angleterre. Selon moi, il est important que le format soit servi par la série elle-même. Elle ne doit être ni trop étendue, ni trop raccourcie. Il faut trouver le juste milieu pour condenser l’action.
Depuis le succès de «Bodyguard», on a dû vous faire fait des appels du pied ?
Non, je n’ai pas l’impression d’avoir changé de dimension en tant que productrice. J’ai toujours envie de travailler avec les meilleures équipes et les meilleures infrastructures. Mais la base, c’est le scénario. La qualité de l’écriture est fondamentale. Je travaille depuis 8 ans pour la société World Productions. On y développe des comédies, des séries dramatiques mais aussi des documentaires.
Les coproductions internationales, ça vous parle ? Bien entendu ! D’un point de vue business, c’est du gagnant-gagnant. En revanche, une fois encore, je pense d’abord au scénario et ensuite aux plateformes de diffusion. Des petites histoires sans prétention peuvent devenir d’énorme cartons. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Regardez le succès mondial de «Fleabag».