Poppy MONTGOMERY, l’ex-star de la série «Unforgettable», sera bientôt à l’affiche de «Reef Break», prochainement diffusée sur M6. A la fois actrice et coproductrice du show, nous l’avons rencontré il y a quelques jours dans le cadre du Festival de Télévision de Monte-Carlo.
Comment avez-vous envisagé votre casquette de productrice sur «Reef Break» ?
J’ai réuni tout ce que je voulais voir dans une série : un tournage sur une île tropicale, le surf comme point d’accroche et une ex-cambrioleuse – incarnée par mes soins – qui met son expérience au service de la justice pour résoudre des crimes. Je souhaitais faire un clin d’œil aux séries des années 70 et lui donner un aspect un peu sauvage et fantastique. Cette série de 13X42’ a été tournée en Australie, mon pays natal. Je n’ai pas d’autres ambitions que de divertir mon public. Concernant mon envie de produire, il est résultat d’années d’expérience et de collaboration avec d’autres productions. Le temps était venu de tirer un peu les ficelles et de m’amuser. Il y a plus de pression évidemment mais c’est la loi de la télévision. (Diffusé le 20 juin dernier sur ABC, le premier épisode diffusé à 22 heures a réuni 2,4 millions de téléspectateurs, nldr).
Pourquoi avoir fait appel au Groupe M6 pour coproduire la série ?
La France a toujours été d’un soutien important dans la diffusion de mes séries. C’est pourquoi nous sommes allés voir le Groupe M6 avec ce projet avant de nous adresser à ABC. Je suis venue les voir personnellement et ils se sont avérés d’être excellents partenaires. C’est le cas aussi pour le Groupe TF1 sur d’autres sujets.
Quel regard critique portez-vous sur l’évolution du secteur de la télévision ?
Le monde de la télévision évolue à une vitesse effrénée. Le schéma économique et industriel ne sera déjà plus le même dans 1 an. La vraie force du média TV, c’est sa capacité à raconter des histoires longues grâce à l’attractivité des séries. Au cinéma, une histoire ne dure en moyenne qu’1h30. La démarche est totalement différente. Et pourtant, les productions à la télévision s’inspirent de la qualité cinématographique des longs métrages.
Les acteurs de SVOD sont-ils les principaux concurrents des networks traditionnels ?
Sans l’ombre d’un doute ! J’ai des enfants et je vous assure qu’ils ne regardent plus la télévision classique. Ils visionnent leur programme en streaming sur iPad. Même les anciennes séries connaissent un franc succès auprès des jeunes. Dans mon entourage, je connais un ado de 16 ans qui se fait la 1ère saison de «Grey’s Anatomy» alors que la série en est à sa 15ème saison. Le streaming, c’est l’avenir.
Vous qui travaillez pour ABC, font-ils des efforts pour pallier la concurrence ? Depuis quelques années, ABC va de l’avant. De «Scandal» à «How to Get Away with Murder» en passant par «Modern Family», ils sortent un peu des sentiers battus. En revanche, il est vrai que la télévision traditionnelle se met parfois plus de limites. On ne peut pas dire de gros mots ni montrer certaines parties du corps. D’un autre côté, il est tout à fait possible de produire des séries de qualité dans les limites imposées par les médias traditionnels, librement accessibles au plus grand nombre, je le rappelle. La gratuité aujourd’hui de la télévision est importante. Tout le monde n’a pas les moyens de souscrire à un abonnement.