Othilie BARROT (TF1 Production) : «Les formats de téléréalité peinent à se renouveler sur le marché»

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Retour ce soir à 20h55 sur NT1 du «Bachelor» pour une 3ème saison. L’occasion de nous intéresser à la politique de télévision du réel de TF1 Production. Rencontre avec Othilie BARROT, Adjointe au directeur des programmes de flux, en charge de la télévision du réel à TF1 Production.

média+ : Adaptation, production, tonalité, comment avez-vous abordé «Bachelor» saison 3 ?

Othilie BARROT : Notre travail a été d’actualiser et de moderniser un format qui déjà 15 ans. Nous avons abordé l’émission en étant capable de la produire à travers une 2nd lecture beaucoup plus décalée. La modernité n’impacte pas la structure du programme. En revanche, son traitement bouge. Il y a une liberté d’adaptation accordée par Warner, le propriétaire du format. Les mécaniques présentées par l’animateur en début de programme par exemple, ne sont pas dans le format d’origine. D’autres territoires prennent beaucoup plus de liberté dans le générique, les cérémonies de la rose ou le standing de l’émission. En France, notre ton est beaucoup moins romantique. En audience, la saison 2 a réuni 800.000 téléspectateurs, 5,3% sur les femmes Rda -50 ans, avec un pic à 1.1M sur la finale. Nous tenterons de faire aussi bien en saison 3. «Bachelor» est une production itinérante tournée en France et à l’étranger. Entre le casting, le tournage et le montage, une centaine de personnes travaillent sur le programme. Si le format réussit à convenablement s’installer, il n’est pas impossible que nous produisions la version féminine, «Bachelorette». Rien n’est fait.

média+ : En 2016, on parle de «télévision du réel» à défaut de parler de «téléréalité» ?

Othilie BARROT : Oui, c’est vrai. La «télévision du réel» est la dénomination la plus adaptée en 2016. Le terme «téléréalité» commence à être un peu démodé même s’il englobe encore un grand nombre de formats. Il faut être en phase avec son époque. Ma définition de la «télévision du réel» est la suivante : des anonymes de la vraie vie qui vont vivre des choses exceptionnelles autour d’une histoire d’amour, d’une compétition, etc.

média+ : De nouveaux codes liés à la «télévision du réel» émergent-ils ?

Othilie BARROT : Nous essayons de ne plus avoir de codes standardisés. Ces dernières années, la «téléréalité» en a eu énormément, que ce soit dans la manière de raconter, dans les castings mais aussi le vocabulaire utilisé. Ma vision est d’essayer de casser ces codes pour sortir d’une standardisation qui peut lasser le public. Ces codifications poussent les programmes de «téléréalité» à se démoder et à se ringardiser. Nous sommes en recherche de vérité.

média+ : Les formats de «téléréalité» peinent-ils à se renouveler ?

Othilie BARROT : Non seulement, les formats de téléréalité peinent à se renouveler sur le marché, mais ils peinent aussi à prendre des risques. L’un ne va pas sans l’autre. Nous avons un département de veille internationale à TF1 Production. Nous présentons régulièrement des programmes qui ont attiré notre attention. A la différence d’autres structures comme Shine, ITV ou Endemol, nous n’avons pas de catalogue, ni de formats qui nous appartiennent. En tant que filiale de TF1, il y a 2 possibilités : soit le groupe TF1 repère un format et nous demande de le produire, soit notre service de veille repère un programme, et nous le présentons à TF1.

média+ : Avez-vous acquis dernièrement de nouveaux formats ?

Othilie BARROT : Nous avons repéré de nouveaux programmes de flux, mais il est trop tôt pour en parler. En attendant, nous continuons à produire «L’addition s’il vous plaît» diffusée en ce moment à 17h sur TF1. On prépare aussi nos équipes à repartir en production quand on nous donnera le feu vert. Nous réfléchissons aussi à d’autres déclinaisons autour de ce type d’émission.