Olivier Laouchez, Président Directeur Général de Trace

    TRACE fête en 2008 son cinquième anniversaire. Exclusivement consacrée aux différentes formes d’expression des cultures urbaines (musique, mode, sport, cinéma, danse…) TRACE est devenue une marque développée dans plus de 130 pays. Ce qui en fait la troisième chaîne française la plus exportée au Monde, après TV5 et Euronews. Rencontre avec Olivier Laouchez, Président Directeur Général et fondateur de TRACE.

    média+ : Quel bilan pourriez-vous tirer des cinq années d’existences de TRACE ?

    Olivier Laouchez : Depuis 2003, date de la création de la chaîne, nous nous sommes beaucoup agrandis. En premier lieu, nous avons été diffusé sur Canal Satellite et sur quelques plateformes en Afrique subsaharienne. En 2004, nous avons lancé un signal à l’international en langue anglaise qui a été suivi en 2006 par un autre signal pour l’Afrique. Ce qui fait qu’aujourd’hui nous sommes reçus par 130 pays. Ces évolutions concernent la télévision. Car parallèlement nous avons lancé un certain nombre de sites Internet en français, anglais, polonais ou portugais. Mais aussi des activités en radio: TRACE FM est présente, par exemple, dans les Caraïbes. Nous nous sommes donc diversifié depuis ces cinq années mais surtout nous sommes devenus rentables depuis 2 ans. En 2008 nous tablons sur 8 millions d’euros de chiffres d’affaires.

    média+ : Quelles sont les répartitions d’audiences ?

    Olivier Laouchez : Les pays les plus importants en poids d’audiences restent bien sûr la France, le berceau, puis l’Afrique du Sud, la Pologne, l’Allemagne, l’Afrique Subsaharienne, les Caraïbes… Et là nous nous lançons en Asie, avec le 16 juin une soirée de lancement à Singapour. Au total, nous avons environ 12 millions de clients abonnés mais nous sommes pas mal piratés en Afrique et en Inde (30 millions de foyers regarderaient TRACE).

    média+ : Quel est le modèle économique que vous avez adopté ?

    Olivier Laouchez : Pour réfléchir sur notre modèle économique, il a fallu penser d’abord à notre axe de croissance. Paradoxalement, notre plus grande difficulté a été de se faire une place en France. Se développer à l’international n’a pas été notre plus grand défi et c’est même lui qui nous a portés. En effet, le concept de chaîne urbaine est facilement exportable. La force qu’on a eu est d’avoir su développer à côté de notre activité originale (la musique), du contenu éditoriale. Pour nous, être urbain c’est aussi produire dès le départ des contenus au format bref et personnalisable pour tous les pays. La convergence des médias dont on entend tant parler aujourd’hui a été prise en considération dès la naissance de la chaîne: ceux qui nous regardent doivent pouvoir le faire sur le support qu’ils désirent. Les revenus de TRACE proviennent des redevances payées par les distributeurs de la chaîne TV, des ressources publicitaires et des produits dérivés et licences de marques et de contenus.

    média+ : Quelles sont les nouveautés de TRACE ?

    Olivier Laouchez : A l’origine nous étions à 99% une chaîne musicale. Aujourd’hui, nous nous sommes diversifiés. Nous avons lancé deux cases de films et de téléfilms que nous achetons à des distributeurs généralement français. En revanche, nous investissons beaucoup dans les coproductions: documentaires et fictions. Nous coproduisons en ce moment, avec la filiale de Canal+, «Prodhomme», une série de docu-fictions (6×52′) tournée en HD, qui s’intitulera «Music Tropicale». Trois des six épisodes ont déjà été tournés à Trinidad, en Guadeloupe et en Martinique. Nous sommes également en coproduction sur un projet d’animation «Urban comics». Les deux programmes seront à l’antenne à la fin de l’année 2008. Nous voulons également lancer deux nouvelles chaînes. Une sur le sport qui a vocation à avoir des droits mondiaux dès le premier jour, et l’autre sur la fiction. Enfin, dès le mois de novembre, un nouveau site Internet axé sur le multimédia devrait voir le jour.