Le groupe TF1 vient de lancer un appel à candidatures dans le cadre de la seconde saison de son programme d’incubation de start-up. Pour cette édition, un partenariat avec l’incubateur Numa a été conclu. L’objectif est de faire émerger des solutions innovantes et d’explorer de nouveaux marchés. Les détails avec Olivier ABECASSIS, Directeur Innovation et Digital au Groupe TF1.
média+ : Pourquoi le Groupe TF1 s’intéresse-t-il autant aux start-up ?
Olivier ABECASSIS : Notre objectif est de créer ensemble du business. Nous voulons à la fois aider les start-up à consolider leurs activités et en même temps, mieux préparer les équipes du groupe à leur agilité. Les start-up travaillent sur des sujets et des idées qui nous concernent en tant que groupe audiovisuel. Il y a quelques années, ces jeunes sociétés s’intéressaient déjà à TF1 mais dans une dynamique de recherche de fonds. Aujourd’hui la priorité est d’avoir une démarche industrielle. C’est pourquoi nous travaillons aujourd’hui avec plusieurs d’entre elles pour leur donner de l’ampleur et faire un bout de chemin ensemble.
média+ : Quelles sont les principales thématiques abordées entre TF1 et les start-up ?
Olivier ABECASSIS : L’objectif est de faire émerger des solutions innovantes et d’explorer de nouveaux marchés autour de sept nouvelles thématiques cette année : la data, les nouveaux contenus-short forms, les news disruptrives, l’adtech, les nouveaux modes de distribution-services, l’entertainment et les nouveaux business model, et enfin l’automatisation. L’idée est d’appliquer à l’ensemble des métiers stratégiques du groupe TF1 la créativité des start-up et les aider à développer des briques de technologies qui dans beaucoup de cas ont pour vocation à faciliter la production de contenus ou leur consommation.
média+ : Le renouvellement du groupe TF1 passe-t-il par l’innovation ?
Olivier ABECASSIS : Oui, c’est un des leviers de changements et de transformation du groupe. On a d’abord structuré notre démarche digitale verticalement puisque nous devions la faire exister et avoir de l’expertise. A présent, le digital est partout dans l’entreprise grâce à une approche transverse impulsée par Gilles Pélisson. Et nous nous attaquons dorénavant à déployer l’innovation et la data dans tous les métiers du groupe. Ainsi toutes les entités sont potentiellement concernées par ce programme d’incubation. Nous avons le sentiment que cette approche est la bonne et souhaitons la consolider.
média+ : Les premiers retours sur expérience ont-ils été satisfaisants ?
Olivier ABECASSIS : Au cours de la saison passée, 8 start-up avaient été sélectionnées. Au total, 13 expérimentations et 7 partenariats avec 3 des sociétés ont été conclus dans les domaines de l’E-sport avec «Glory 4 Gamers», la data avec le développement d’une offre pub dans le secteur de la beauté avec «Lucette», et le social listening avec «Nunki». Pendant 1 an, nous avons fait des choses qui ont fonctionné et d’autres qui n’ont pas abouti. C’est intrinsèque à ce type de programme.
média+ : Avez-vous le sentiment de préparer la télévision de demain ?
Olivier ABECASSIS : Il y a surtout le sentiment de participer à la télévision d’aujourd’hui. L’idée est de ne pas se donner trop de temps. Il faut que l’on casse ces idées de cycles longs. Il faut faire des choses rapidement.
média+ : D’où vient le budget dédié aux start-up ?
Olivier ABECASSIS : La question ne se pose pas en ces termes, la Direction Digitale et innovation dispose d’un budget global dont une partie est dédiée à la collaboration avec les startup. Il s’agit essentiellement d’un coût lié à l’équipe et les investissements se font au regard de ce que nous pouvons créer. De plus, TF1 a lancé en juin dernier son propre fonds d’investissement dans les start-up, «One Innovation», doté de 2 M€ pour participer à des levées de fonds minoritaires.
média+ : Quels sont les chemins les plus prometteurs en matière d’innovation ?
Olivier ABECASSIS : La création automatisée de contenus avance très rapidement. La distribution du contenu sous toutes ces formes aussi. Depuis plusieurs années, on a une offre digitale qui préfigure l’évolution de nos produits. D’autre part, on a la possibilité de mieux comprendre ceux qui viennent consommer nos offres grâce à la data qui reste un enjeu. Une nouvelle fois, les thèmes évoqués ne sont pas des sujets de science-fiction, ce sont des domaines dans lesquels nous aurons des réalisations concrètes en 2017. La démarche du groupe TF1 est plurielle.