Nikos Aliagas, animateur, mais aussi journaliste et photographe

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Vingt ans chez TF1 dont bientôt dix à présenter le télécrochet «The Voice»: Nikos Aliagas raconte dans un entretien son lien à cette émission, à la célébrité et à ses autres facettes de journaliste et photographe. «Je trouve génial ce jeu du hasard et du destin: chaque coach écrit l’histoire d’un artiste sans le savoir et sans le connaître», s’enthousiasme l’animateur franco-grec aux commandes de «The Voice all stars», saison anniversaire qui célèbre les dix ans de l’émission. Diffusée le samedi soir depuis le 11 septembre, cette édition spéciale met en compétition d’anciens participants du programme, départagés et entrainés par cinq «coachs historiques»: Florent Pagny, Jenifer, Zazie, Mika et Patrick Fiori. La formule a séduit 4,3 millions de téléspectateurs samedi dernier, selon les données de Médiamétrie. En face, le nouveau télécrochet porté par Nagui sur France 2 en a réuni moins d’un million. Au démarrage en 2012, «je ne suis pas arrivé avec beaucoup de certitudes, mais avec beaucoup de sérieux», se souvient Nikos Aliagas. «Je me suis rendu compte qu’en étant avec les familles (des candidats) derrière, il y avait une autre vibration qui était tout aussi passionnante: l’accompagnement direct, physique et psychologique». Le présentateur évoque le plaisir de «voir entrer dans la lumière les talents» mais aussi la difficulté de trouver les mots justes quand un candidat n’est pas retenu. «A ce moment-là, ce n’est pas un rôle écrit, c’est ma parole d’être humain à leur égard», affirme-t-il. «J’ai besoin du lien», expose l’animateur de 52 ans, qui a pris le virage du divertissement en 2001. Alors journaliste, avec un pied en Grèce et l’autre en France chez Euronews, Nikos Aliagas est contacté par TF1 pour un magazine d’information… qui ne verra jamais le jour. A la place, on lui propose de présenter la Star Academy. Chez TF1, «personne ne voulait y aller, on sortait du Loft (Story, première émission de téléréalité française, ndlr), ça sentait un peu le soufre» mais «j’ai accepté» porté par «ma petite voix». Depuis, l’homme – qui a aussi travaillé dans plusieurs radios – est resté fidèle à TF1 où il est devenu une valeur sûre aux manettes de plusieurs émissions («20H C’est Canteloup» de 2011 à 2018, «50 minutes inside» depuis 2007, entre autres). Cette chaîne a été «une bonne école de vie parce qu’au moins les choses sont cash, claires et plus humaines qu’on ne le croit. Il m’est arrivé de faire des émissions qui marchaient moins bien et personne ne m’a mis un pistolet sur la tempe», souligne-t-il. Pour autant, le présentateur assure ne pas être dupe de sa notoriété: «Mon postulat de départ, c’est que tout cela ne t’appartient pas, tu es un intermédiaire, on te le prête, et un jour on te le reprendra. On devient vite une image d’archive. Mais ma vie ne se résume pas à parler devant une caméra». Son moteur ? «Vivre intensément» pour braver «la fragilité de la vie» dont il dit avoir pris conscience dès son enfance, une attitude forgée par une santé alors chancelante et l’exil vécu par son père grec. D’où ce besoin d’exprimer «cette dualité culturelle, de créer autre chose, d’écrire, d’aller faire des photos, de vivre en dehors de cette lumière». «Je peux faire des trucs totalement différents mais si je n’ai pas ça, j’étouffe», lance le présentateur qui s’est fait un nom dans la photographie. Et ses casquettes sont multiples: interview d’Emmanuel Macron en mars pour la télévision publique grecque, lecture de poèmes grecs au salon littéraire de Nancy début septembre, expo en préparation après un photo-reportage au Costa-Rica… Quant au journalisme, s’il n’écarte pas d’y revenir, «aujourd’hui ce n’est pas une priorité». Nikos Aliagas avait quitté en 2019 Europe 1 après presque dix ans. Mais il se sent «encore journaliste». «Ma méthodologie est purement journalistique, même lorsque je présente une émission de variétés ou quand je photographie».