Nicolas AUBOYNEAU Directeur de l’unité de programmes musique et spectacles vivants de France Télévisions

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    média+ s’est entretenu avec Nicolas Auboyneau, Directeur de l’unité de programmes musique et spectacles vivants de France Télévisions. Il nous explique que «le théâtre redevient un genre majeur à la télévision» malgré le dernier échec de «L’Avare» sur France 2 qui a réuni à peine 1 million de téléspectateurs en Prime Time.

    MEDIA +
    Une bonne dizaine de pièces de théâtre ont été diffusées en 2009, contre 4 en 2008 sur France 2. Ce nombre de diffusions va-t-il s’accentuer en 2010 ?
    NICOLAS AUBOYNEAU
    Notre ambition est de diffuser entre 10 et 12 pièces de théâtre par an en première partie de soirée pour la saison 2010 sur France Télévisions. Notre plus grande difficulté sera de trouver des pièces de théâtre qui seront susceptibles de toucher le plus grand nombre et qui sauront avoir un sens à l’image.

    MEDIA +
    «L’Avare» diffusé fin décembre sur France 2 s’est heurté à un fort désaveu du public avec moins de 950 000 personnes. Comprenez-vous ce résultat ?
    NICOLAS AUBOYNEAU
    Notre objectif n’est pas de faire de l’audience. Toutefois, nous pouvons nous interroger sur l’intérêt du grand public pour le théâtre classique. Plutôt que de renoncer à en diffuser, nous devons continuer à le programmer. Nous avons un gros travail à faire afin de mieux préparer le public à accepter la langue de Molière à la télévision.

    MEDIA +
    Avoir des têtes d’affiche, est-ce la bonne recette pour une audience assurée ?
    NICOLAS AUBOYNEAU
    Le théâtre redevient un genre majeur de la télévision et peut toucher un public extrêmement large. Il est certain qu’une distribution comportant des têtes d’affiche incitera le public à regarder. Ce fut le cas des «Fugueuses» avec Line Renaud et Muriel Robin qui avait réalisé la 2ème meilleure audience en 2008 sur France 2 avec plus de 8 millions de téléspectateurs.

    MEDIA +
    Vous êtes actuellement en négociation pour signer des partenariats avec les principaux théâtres de province et de la région parisienne. Est-ce une volonté de sortir du microcosme parisien ?
    NICOLAS AUBOYNEAU
    Ce n’est aucunement lié au microcosme parisien. Plus le théâtre se développe sur nos antennes, plus nous avons besoin de montrer sa diversité en France. C’est pourquoi nous sommes en train de tisser des liens avec les théâtres en régions par des conventions de partenariats et de retransmissions en direct. C’est le cas notamment avec le Théâtre National de Nice, de Toulouse, le Théâtre des Amandiers à Nanterre, le Théâtre de la Commune à Aubervilliers et l’Opéra de Paris.

    MEDIA +
    En 2010, trois pièces interactives signées Robert Hossein seront captées et retransmises. Cela signifie-t-il que les téléspectateurs voteront pour déterminer la fin de l’histoire ?
    NICOLAS AUBOYNEAU
    Tout à fait ! Nous travaillons avec Robert Hossein qui démarrera bientôt un spectacle consacré au «Procès Seznec». A la fin de la pièce, le public est appelé à voter pour déterminer le dénouement. A la télévision, l’ensemble des téléspectateurs pourront voter coupable ou non coupable grâce à Internet et un numéro de téléphone. Attention ! Ce n’est pas une émission de télévision camouflée sous une pièce de théâtre.

    MEDIA +
    Quels sont les prochains spectacles prévus sur France Télévisions ?
    NICOLAS AUBOYNEAU
    En mars, nous diffuserons sur France 2 «Les fausses confidences» de Marivaux avec Pierre Arditi et Anouk Grinberg. Nous allons poursuivre notre collaboration avec les Chorégies d’Orange en direct cet été avec «Tosca» de Puccini sur France 2. Nous avons des projets d’événements musicaux en Prime Time avec France 3. Enfin, nous allons développer un site Internet dédié à la diffusion des spectacles vivants. Cela sera une antenne autonome en streaming avec des événements en direct, des vidéos de rattrapage et de la VOD gratuite. J’espère le lancer avant l’été prochain.