New York : retour des Soprano à l’écran devant un public survolté de fans conquis à l’avance

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Quatorze ans après le dernier épisode de la série télé culte Les Soprano, le film retraçant les années de jeunesse du futur boss mafieux «Tony» a été présenté mercredi soir en avant première à New York, devant un public survolté de fans conquis à l’avance. 

Le Beacon Theatre, salle de spectacles transformée en cinéma géant, a pris des allures de stade quand David Chase, créateur de la série, qui a co-écrit le film, a présenté les acteurs de «The many saints of Newark». Et les applaudissements ont redoublé pour Michael Gandolfini, le fils de James Gandolfini, mort en 2013 à 51 ans, et qui incarnait Tony Soprano, chef violent d’un clan mafieux italo-américain mais père de famille tourmenté, dans  la série HBO qui a marqué la télé des années 2000 et fut un véritable phénomène de société aux Etats-Unis. «Ton père nous manque !!!», a hurlé un spectateur. Dans le film, Michael Gandolfini, 22 ans, joue lui-même un Tony Soprano adolescent dans le New Jersey des années 60. «Je ne savais pas si Michael voulait vraiment le faire, cela pouvait être trop pour lui», a confié le réalisateur Alan Taylor, en marge de la projection, dans le cadre du festival du film de Tribeca. «Mais il l’a montré en une audition, et je n’ai plus jamais douté. Je devais juste parfois l’empêcher d’être «trop» son père», car dans le film, «il fallait qu’il soit cette version jeune et tendre du personnage», a ajouté Alan Taylor, déjà derrière la camera pour plusieurs épisodes de la série aux 21 Emmy Awards et cinq Golden Globes. S’il retrace les années de jeunesse de Tony, adolescent doué mais sans repères, entre un père absent et une mère trop sévère, le film est centré sur un personnage qu’il vénère, Dickie Moltisanti, joué par Alessandro Nivola. L’histoire explore aussi les tensions entre les communautés italo-américaine et afro-américaine dans le New Jersey de l’époque, ainsi que les émeutes de Newark en 1967 et les violences policières. Mais comme tout prequel qui se respecte, «The many saints («molti santi» en italien) of Newark», multiplie les références à la série et livre quelques clés aux fans qui maîtrisent sur le bout des doigts la généalogie des Soprano. 

«J’ai vu la série peut être six ou sept fois, et c’était vraiment à la hauteur de mes attentes», a confié après la projection Robert Quinn, 23 ans, encore soufflé par le rebondissement final. «J’ai grandi dans le New Jersey, où vous entendez vraiment des gens parler comme ça», a-t-il ajouté, disant s’identifier «beaucoup» à la série.Diffusé aux Etats-Unis simultanément au cinéma et sur HBO Max à partir du 1er octobre, le film sort cette semaine au Royaume-Uni et début novembre en France.