La plateforme américaine de streaming Netflix va «entrer dans le préfinancement» de projets de certaines séries d’Arte, a annoncé Olivier Wotling, directeur de l’unité fiction de la chaîne franco-allemande, jeudi en marge du 19e festival de la fiction audiovisuelle à La Rochelle. «Il n’y a pas du tout d’accord cadre, ce sont les producteurs de séries qui approchent Netflix», a indiqué Olivier Wotling à la presse. «Le plus important pour nous c’est que Netflix entre dans le préfinancement, donc cela change les moyens financiers et l’ambition de production que la chaîne peut avoir sur certains projets». Arte «conserve toutes ses conditions contractuelles habituelles, nous n’avons aucun problème de compatibilité avec l’exploitation Netflix», a-t-il souligné. «On se réjouit des affinités qui peuvent se déclarer, je pense que Netflix apprécie l’aspect singulier et original des propositions de séries d’Arte», a-t-il ajouté. Olivier Wotling avait auparavant présenté les axes des nouvelles fictions d’Arte pour la saison 2017-2018. «Plutôt que s’installer sur des genres ou des saisons pour les séries, notre souci est de toujours de renouveler les univers», a-t-il indiqué, soulignant que le public d’Arte est «avide et curieux de différentes formes de récits et de pays». La chaîne franco-allemande continue de creuser le sillon des récits d’anticipation et celui du fantastique mais s’engage davantage sur le conte, le thriller et la comédie. «Maroni, les fantômes du fleuve», en compétition à La Rochelle, est une minisérie, créée par Aurélie Molas de quatre épisodes de 45’, tournée en Guyane française, un thriller dont les personnages se heurtent aux pratiques du vaudou. Autre thriller, «Aurore» (3×52’), réalisé et écrit par la cinéaste Laëtitia Masson, qui propose des portraits de femmes incarnées par Elodie Bouchez, Aurore Clément, Anna Mouglalis. Sur un registre plus sociétal, Arte proposera «Fiertés» (3×52’), coécrite et réalisée par Philippe Faucon (Fatima), l’histoire d’un couple d’hommes qui abordera le rapport de la société française avec l’homosexualité de 1982, année de sa dépénalisation, jusqu’en 2013, année du vote de la loi Taubira sur le mariage pour tous. Fidèle à son ADN, Arte se veut «plus européenne que jamais», souligne le responsable. En 2017, onze pays sont représentés dans des séries ou des téléfilms et ils seront 14 en 2018.