La plateforme audiovisuelle Netflix a affirmé mercredi être prête à payer des impôts au Vietnam après avoir été accusée cette semaine par le ministre de l’Information du pays de se soustraire à ses obligations fiscales. «Certaines plateformes transfrontalières n’ont pas payé d’impôts et n’ont pas fonctionné conformément aux lois, créant ainsi une concurrence déloyale», a déclaré Nguyen Manh Hung à l’Assemblée nationale mardi, pointant particulièrement du doigt Netflix et la nouvelle venue Apple TV. Netflix a toutefois affirmé respecter les lois vietnamiennes en vigueur et être actuellement en pourparlers avec les autorités communistes sur un mécanisme pour payer des impôts, qui selon elle n’existe pas pour l’heure. «Nous sommes favorables à la mise en place d’un mécanisme qui permettra aux prestataires de services étrangers comme Netflix de collecter et de verser des impôts au Vietnam», a affirmé la plateforme dans un communiqué. «Cependant, aujourd’hui, un tel mécanisme n’existe pas», a-t-elle affirmé. L’entrée du géant du streaming sur le marché d’Asie du Sud-Est a eu un impact majeur sur les habitudes de visionnage. Son énorme popularité a poussé Netflix à investir dans des émissions et des films produits localement, comme le film d’arts martiaux «Furie» au Vietnam, un pays où les plateformes audiovisuelles gagnent environ 44 millions de dollars par an en revenus selon Nguyen Manh Hung. Les critiques du ministre vietnamien contre Netflix ont également porté sur ses contenus.Selon lui, certaines de ses émissions montrent «de la violence, de la consommation de drogues et de la pornographie», violant ainsi les lois de censure qui régissent l’industrie cinématographique vietnamienne, étroitement contrôlée. Il a également dénoncé un documentaire sur la guerre du Vietnam pour son «mauvais reflet de l’histoire». En 2017, Netflix avait retiré de son catalogue le classique de Stanley Kubrick «Full Metal Jacket», à la demande du gouvernement vietnamien.