Netflix menace la fiction française, selon ParisTech

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En concurrençant la télé, et surtout Canal+, Netflix et les autres nouveaux acteurs internationaux de la vidéo à la demande pourraient faire perdre aux séries et films français un quart de leurs financements, selon l’Institut ParisTech. «Rapporté au financement global du cinéma et de la fiction télévisuelle, le manque à financer total (causé par les acteurs de la vidéo à la demande) passerait de 8% à 22% entre 2011 et 2017 dans le cas du cinéma, et de 6% à 24% dans le cas de la fiction», indique l’étude de ParisTech dévoilée mardi par «Les Echos». Ce repli proviendra, selon l’étude, d’une baisse des recettes des chaînes de télévision, qui doivent financer la création française. Netflix, en captant une part de leur audience, va accentuer la baisse des recettes publicitaires et d’abonnement, notamment pour Canal+. Or, l’industrie audiovisuelle et cinématographique française dépend largement des obligations de financement des télévisions, rappelle aux «Echos» Olivier Bomsel, directeur de la chaire ParisTech d’économie des médias et des marques, qui a dirigé l’étude. 

Les chaînes hertziennes en clair doivent ainsi consacrer 2,5% de leur c.a. annuel au développement de la production d’oeuvres cinématographiques françaises. Canal+ doit elle investir au moins 9% de ses ressources dans l’acquisition de droits de diffusion d’oeuvres «d’expression originale française».  Les télévisions finançaient ainsi 30% des investissements du cinéma français et 73% de la fiction télé en 2012. Le groupe américain Netflix, qui ouvrira en France dans les prochaines semaines son service de vidéo en ligne, échappera à ces obligations puisqu’il est basé hors de France.