De nouvelles formes pour les magazines. Ce mardi 15 octobre, France 2 diffuse la suite de «Notre histoire de France», une nouvelle façon de raconter l’histoire avec Tomer Sisley. L’occasion de nous entretenir avec Nicolas DANIEL, Directeur des magazines de France Télévisions.
MEDIA +
À la frontière entre le magazine, le documentaire et la fiction, «Notre Histoire de France» sur France 2 renouvelle la manière de raconter l’Histoire à la télévision…
NICOLAS DANIEL
Le public évolue dans un monde où les contenus deviennent de plus en plus hybrides. Aujourd’hui, il consomme davantage de fictions et de documentaires, notamment grâce aux plateformes. Ces œuvres prennent des formes variées, et notre programme se situe justement à la croisée de tout cela. L’incarnation par Tomer Sisley et le rythme des reconstitutions sont plus ambitieuses que ce qui a été proposé jusqu’à présent.
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«Notre Histoire de France» est d’ailleurs l’adaptation du format «The Story Of». Quelle était votre vision ?
NICOLAS DANIEL
«The Story Of» est un format danois. Ce qui nous intéressait, c’était cette approche moderne où l’incarnation du récit est confiée à un acteur, plutôt qu’à un présentateur. Avec ITV Studios France, nous avons produit une version bien plus ambitieuse que le format originel. Nous poussons encore plus loin la fictionnalisation, le récit, et les reconstitutions : 600 costumes, 62 jours de tournage, 600 figurants. Avec les investissements des plateformes dans la fiction, les standards des reconstitutions historiques sont aujourd’hui très élevés. Il est essentiel que l’expérience offerte aux téléspectateurs soit à ce niveau d’exigence. Les programmes historiques ne doivent pas se limiter à un cercle restreint d’experts.
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Mettre un certain nombre de sujets d’intérêt démocratique en Prime, c’est votre la mission du service public ?
NICOLAS DANIEL
Bien sûr, notre objectif est de créer de la conversation et du décryptage sur des sujets sociétaux. Nous avons déjà remporté plusieurs succès, dont récemment, 300 heures de programmes pendant les Jeux paralympiques. Il y a aussi «Les Rencontres du Papotin», diffusées le samedi avant le Prime Time sur France 2, un pari audacieux qui met en avant des journalistes atypiques à une heure de grande écoute. Nous sommes également le seul grand groupe audiovisuel à proposer une émission littéraire en première partie de soirée : «La Grande Librairie», qui attire plus de 400.000 téléspectateurs.
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Un mot sur les émissions du week-end qui ont été retravaillées ?
NICOLAS DANIEL
Émilie Tran Nguyen et Thomas Snégaroff. Nous avons voulu privilégier le direct pour offrir plus de réactivité, tout comme sur «C Médiatique». Pour «En Société», nous avons mis l’accent sur une dimension plus accueillante. Je tiens à souligner aussi le retour de «Quelle Époque !», qui dépasse les 20% de part d’audience, ou de «C l’hebdo», qui a encore fait un record ce week-end, à l’instar de «C à vous» en semaine. Le week-end, il y a également une volonté de mettre en avant le plaisir et le bien-être, comme en témoignent les succès de «Échappées Belles» et «Bel et Bien» qui dépasse les 15% de pda, ou encore de «Un dimanche à la campagne». Enfin, le traitement des faits divers dans «Au bout de l’enquête», diffusé le samedi.
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En parlant de justice, poursuivez-vous «Justice en France»?
NICOLAS DANIEL
Bien sûr, et cela se fait en partenariat avec le ministère de la Justice, qui souhaite développer la culture judiciaire en France. L’émission a trouvé son public. La dramaturgie d’un procès et les personnages qui y interviennent sont fascinants. En plus, il y a une véritable dimension de décryptage, permettant de mieux comprendre les rouages de la justice.
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Comment adaptez-vous votre offre de magazines aux nouvelles habitudes de consommation des médias ?
NICOLAS DANIEL
On conçoit nos magazines pour une consommation de plus en plus digitalisée. De nombreuses annonces sont à venir sur le volet numérique avec l’arrivée de nouveaux magazines. Nous allons continuer à mettre en avant le décryptage, le bien-être, la santé, le voyage, ainsi que l’exploration de la société à travers les faits divers. Cela repose sur une collaboration avec nos équipes, les réseaux sociaux et nos antennes numériques. Elles éditorialisent l’offre pour une meilleure mise en avant de certains programmes. A ce titre, le magazine de Faustine Bollaert, «Ça commence aujourd’hui», connaît un immense succès en ligne. Tout comme les podcasts de «C dans l’air», émission la plus téléchargée. Nous développons également des projets hybrides, mêlant numérique et linéaire, comme «Cannabis», une enquête en 10×20’ réalisée par Mathieu Kassovitz. Résultat : plus de 2,5 millions de vidéos vues sur Francetv Slash et plus de 700.000 téléspectateurs sur France 5.
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Que mettez-vous en place pour créer un espace de dialogue avec les téléspectateurs ?
NICOLAS DANIEL
Cette saison, dans «C dans l’air», nous avons intégré un QR code pour faciliter l’interactivité avec les sujets abordés. Le rôle du numérique autour de nos magazines est également de créer de la conversation. L’essence même d’un média est d’être en relation avec son public. C’est pourquoi nos rendez-vous sont très incarnés. Contrairement à une plateforme qui se contente d’agréger des contenus, nous privilégions cette connexion directe avec les téléspectateurs.
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Un gros projet à venir ?
NICOLAS DANIEL
Prochainement en Prime Time sur France 2 : «Sommes-nous tous racistes?». Il s’agit d’une expérience sociétale inspirée de recherches scientifiques. L’émission explore comment notre cerveau réagit face aux différences. Nous évoluons dans un monde qui nous a conditionnés à certaines représentations, et notre cerveau tend à les reproduire inconsciemment. L’objectif est de comprendre ces mécanismes cognitifs et de questionner nos préjugés.