Les après-midis de France 2 progressent à 11% en janvier (vs. 8.3% en janvier 2017 / 9.7% en septembre 2017) et se placent au plus haut depuis février 2010. Parmi les nouvelles émissions lancées, «Je t’aime etc.». Bilan de mi-saison avec Nathalie COTTET, Productrice et Gérante à Martange Production.
média+ : Contrairement à ce que certains commentateurs peuvent dire, «Je t’aime etc.» fonctionne mieux qu’on ne le pense sur France 2. Qu’en dites-vous ?
Nathalie COTTET : C’est exact ! Parmi tout ce que j’ai pu lire, j’ai bien l’impression que l’on préfère souhaiter la mort d’une émission et l’échec d’un producteur plutôt que de se dire qu’une nouvelle création française a le mérite de progresser. Depuis janvier 2018, la reprise de «Je t’aime etc.» est plutôt très bonne. Nous nous sommes installés sur une case difficile qui était à 3% de part d’audience et 250.000 téléspectateurs (de janvier à juin 2017). Or, «Je t’aime etc.» est aujourd’hui au plus haut avec une moyenne de 500.000 téléspectateurs en janvier 2018 et 6.5% de pda (vs. 5.4% en septembre 2017). D’une part, nous doublons en nombre de téléspectateurs. Et d’autre part, c’est l’aboutissement d’un projet qui n’a jamais été porté en télévision. Il s’inscrit, malgré lui, dans l’actualité. De plus, nous avons amené Daphné Burki, une jeune femme plein de talent et d’avenir. Elle sort d’un petit cocon qui était CANAL+, il faut qu’elle s’installe sur le service public. Je trouve cela très intéressant que le public repère les émissions plutôt qualitatives. On le rappelle, ce n’est pas un format ni une adaptation. Tous les risques ont été pris : la thématique, l’animatrice et la création française. Le triptyque était osé et nous ne sommes pas allés à la facilité.
Les performances de «Je t’aime etc.» ne sont-elles pas effacées par rapport au succès critique et d’audience de «Affaire conclue» qui remporte tous les suffrages ?
Bien entendu ! Et c’est très légitime d’ailleurs. C’est un joli pari que France 2 est en train de gagner. Quand un service public est fort, c’est un gouvernail pour que les chaînes privées fassent de la qualité. Ce qui est juste un peu désolant en France, c’est qu’on n’aime pas la «french touch»
Pensez-vous que la création française en TV n’est pas valorisée à sa juste valeur ?
La création n’a pas encore une place de choix à part la fiction française qui est bien mise en valeur. Avant, nous étions quand même les meilleurs en jeu et en magazine. Mais progressivement, on rattrape notre retard. Les petites sociétés françaises indépendantes peuvent créer la surprise en créant. C’est d’ailleurs souvent le service public qui leur donne cette opportunité.
«Je t’aime etc.» est montée jusqu’à 8.5% de pda fin janvier. Quelle est votre ambition ?
Si à la fin de la saison des numéros inédits, nous sommes à 8% de pda, nous serions hyper contents.
D’autres projets en vue ?
Nous travaillons sur trois gros documentaires qui vont voir le jour d’ici deux ans pour le service public. Nous aborderons des thématiques culturelles, artistiques et politiques.