Mima Production Entretien avec Michelle PODROZNIK, DG

    LES DIRIGEANTS
    Michelle Podroznik: Directrice générale
    Sébastien Combelles: Producteur associé
    COORDONNEES
    Mima Production
    71, rue de la victoire – 75009 Paris

    DATE DE CREATION
    2009

    PRODUCTIONS
    «P.J» (France 2) ; «Les Cordier, juge et flic» (TF1),…
    MEDIA +
    Rémy Pfimlin a pris la tête de France Télévisions lundi. En tant que productrice, quels seraient les changements que vous souhaiteriez apporter à ce service public ?
    Michelle PODROZNIK
    Personnellement, je suis très heureuse de la nomination de Rémy Pfimlin. J’ai appris à le connaître quand nous avons crée «Plus Belle la Vie» et je peux vous confirmer que c’est un patron qui s’investit et qui connait les métiers de la production. En ce qui concerne les changements, il est évident qu’il faut retourner à deux guichets. Nous avons vécu une période où nous ne savions plus vraiment à qui nous adresser. Il faut que chaque chaîne retrouve son identité afin que nous puissions proposer des fictions qui soient en phase avec la couleur des chaînes, même si la gestion est commune. De plus, il faut une plus grande autonomie des chargés de programmes, le goût commun n’est pas un dénominateur de qualité pour traiter un sujet.
    MEDIA +
    Vous avez produit des fictions à succès telles que «P.J», «Tramontane»… Quels sont selon vous aujourd’hui les ingrédients pour réussir une série tv ?
    Michelle PODROZNIK
    Il faut être en accord avec l’air du temps. Après, il est important de travailler en fonction de la qualité des comédiens. Avec la crise et la course à la rentabilité, on a oublié le plaisir de faire ce métier, le bonheur de créer une histoire. La notion de plaisir a été remplacée par la notion de pouvoir.
    MEDIA +
    La saga d’été a disparu, comprenez-vous le choix des diffuseurs ?
    Michelle PODROZNIK
    Il est toujours question de rentabilité. La saga d’été a disparu parce qu’elle demande de produire au minimum 5 épisodes. C’est donc un risque pour la chaîne. Par ailleurs, nous sommes passés en quelques années de la série romanesque avec «Garonne», «Tramontane», «L’été rouge» à la série policière comme «Dolmen». Toutes les sagas ont continué sur cette même lignée policière et les téléspectateurs se sont lassés.
    MEDIA +
    Peut-on allier petit budget et fiction de qualité ?
    Michelle PODROZNIK
    Tout dépend du choix du sujet. «Plus Belle la vie» n’est pas une production low-cost mais la série est moins chère à produire car elle est industrialisée (80.000 euros pour un épisode de 26′). Pour réussir une fiction low-cost, il faut qu’elle soit industrialisée.

    MEDIA +
    On dit que la fiction française s’est peu remise en question. Que lui manque t-il pour être aussi performante qu’une série américaine ?
    Michelle PODROZNIK
    Ce n’est pas qu’une histoire de budget, mais aussi une histoire de longueur. Quand une série américaine est diffusée toute les semaines et que vous proposez annuellement jusqu’à 26 épisodes, les téléspectateurs deviennent accros et vous créez ainsi la demande. Nos séries françaises sont diffusées n’importe comment, sans aucune logique de programmation.
    MEDIA +
    Sur quels projets de fictions travaillez-vous actuellement ?
    Michelle PODROZNIK
    Je viens de produire pour France Télévisions une comédie de Merzak Allouache sur l’origine des racines. Elle s’intitule «Tata Bakhta» (90′). Nous sommes en préparation pour le service public d’un pilote de 90′, «Brigade financière», qui est une sorte de «Columbo» dans le monde des riches. Nous avons également déposé un projet sur l’adaptation de la biographie de Roberto Alagna pour France TV. Nous avons aussi plusieurs projets en développement pour TF1 dont une fiction autour d’une voyante. Enfin, nous travaillons sur une série de 26′ qui s’intéressera à l’univers de la production des émissions de téléréalité.