Michael HIRST, Scénariste & Producteur des séries «Vikings», «The Borgias» «Camelott» …

Rencontre aujourd’hui avec Michael HIRST, Scénariste & Producteur des séries «Vikings», «The Borgias», «Camelott» ou encore «Les Tudors». Il revient sur les secrets de fabrique de ces séries historiques. Entretien réalisé dans le cadre du Festival de Télévision de Monte-Carlo.  

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Producteur des séries historiques «Vikings», «The Borgias» ou encore «Les Tudors», où se situe votre liberté d’adaptation ?

Michael HIRST

Ce qui m’intéresse, ce n’est pas l’authenticité historique mais la vérité intrinsèque des personnages et de l’histoire. Je lis beaucoup de livres d’historiens même s’ils se contredisent tous. J’essaie clairement de tisser des intrigues avec ce qu’il faut de drame. Je fais beaucoup de recherches et je peux compter sur l’appui de conseillers historiques et universitaires. Je suis très fier par exemple de l’authenticité de «Vikings» (diffusée actuellement sur Canal+, ndlr). La série s’est vendue un peu partout dans le monde, et elle fonctionne du tonnerre en Scandinavie.

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Pourquoi les séries historiques rencontrent-elles autant de popularité ?

Michael HIRST

L’histoire n’est pas une discipline morte, il s’agit d’un continuum dans l’espace temps. Ma mission est d’inscrire le passé dans le présent et de relever des questions historiques afin de les rendre pertinentes à notre époque. Aux Etats-Unis il y a quelques années, les Networks n’avaient aucun intérêt pour les séries historiques. Et il s’avère que «Les Tudors» a été la première série européenne, qui a rencontré le plus de succès aux Etats-Unis. Les téléspectateurs se sont identifiés à cet homme de 22 ans, le jeune Henry VIII lors de son début de règne en Angleterre et de ses relations tumultueuses avec les femmes.

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Comment rendre une série historique attrayante ?

Michael HIRST

Je me suis longtemps posé la question. Etant jeune, je regardais d’ennuyeuses séries en costumes sur la BBC. Cela n’avait aucun rapport avec ma vie. Du coup, je me suis dit que le secret de l’attractivité résidait dans la «stimulation» de l’histoire vécue par de vraies personnes, comme nous. Avec cette perception nouvelle, les séries d’histoire deviennent tout de suite beaucoup moins ennuyeuses. D’ailleurs, après «Vikings», «Camelott», «The Borgias» et «The Tudors», j’aimerais développer une série dans les années 1960…

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Pourquoi toutes vos séries sont-elles des coproductions internationales ?

Michael HIRST

Pour deux raisons : 1) pour avoir plus de budget, 2) pour accéder à des allégements fiscaux. La majorité des séries européennes sont cofinancées aujourd’hui par les Américains. D’ailleurs, les séries TV ont été longtemps considérées comme le parent pauvre du cinéma. Mais la production télévisuelle est en train de vivre son âge d’or. Les bons réalisateurs ne veulent plus travailler pour le cinéma. Le défi est devenu plus intéressant à la TV. Et concernant nos séries, elles sont tournées dans un studio flambant neuf situé en Irlande dans un endroit encore gardé secret. A très courte distance, nous avons tous types de paysages magnifiques à portée de mains: mer, montagne, forêt,…