Le groupe Vivendi, 2èmeactionnaire du groupe italien de télévision Mediaset, n’a pas exercé le droit de retrait lui permettant de sortir du projet européen dont il conteste la légalité, a t-on appris lundi de sources proches du dossier. Le droit de retrait, qui consistait pour Vivendi à demander le rachat de ses parts dans Mediaset – au prix d’une moins-value considérable d’environ 300 millions d’euros – a expiré samedi soir, a expliqué une de ces sources. Le groupe français travaille activement à contester la légalité du projet devant différentes juridictions européennes, a-t-elle précisé. Début septembre, le groupe italien Mediaset, dont le principal actionnaire est la famille Berlusconi, a été autorisé par 78,18% des actionnaires présents lors d’une assemblée générale exceptionnelle à fusionner ses activités italiennes et espagnoles au sein d’une holding de droit néerlandais, Media For Europe (MFE). Vivendi, deuxième actionnaire, s’est exprimé contre. Autorisé par la justice à voter, après avoir été exclu par Mediaset lors d’une précédente AG, il n’a pu faire pencher la balance avec ses 9,99% des droits de vote, même s’il a été rejoint par 3,72% autres actionnaires. Le conseil d’administration de Mediaset a refusé de laisser voter Simon Fiduciaria, la société fiduciaire à laquelle Vivendi – également actionnaire de Telecom Italia – a dû transférer quelque 20% des droits de vote pour respecter la loi sur la pluralité des médias. Le CA a argué que les actions avaient été acquises en violation de cette loi. A cause de ce refus, l’AG «est illégale», avait estimé la directrice juridique de Vivendi, Caroline Le Masne de Chermont. Le géant français craint également que la holding ne permette à la famille Berlusconi de renforcer son contrôle sur le groupe grâce à un système de vote multiple.