Le journal imprimé, en terme d’audience, reste devant Internet avec quotidiennement 2,3 milliards de lecteurs dans le monde contre 1,9 milliard de personnes qui s’informent sur la toile, a annoncé jeudi à Vienne La Fédération mondiale des quotidiens. A l’occasion de son 63e congrès, qui se termine le 15 octobre, la WAN a publié son analyse des «Tendances d’évolution de la presse dans le monde», accompagnées d’une batterie de statistiques. Même dans le domaine de la publicité, la presse écrite a encore l’avantage, même si la crise économique mondiale a laissé des traces: ainsi, les recettes publicitaires des journaux ont chuté d’un quart de 2004 à 2009, mais cette baisse s’est fortement ralentie avec seulement -3% de 2009 à 2010. Au cours de l’année écoulée, elles ont même légèrement augmenté en Europe de l’ouest, aux Etats-Unis et dans la zone Asie-Pacifique. En 2010, il existait de par le monde 14.853 titres, environ 200 de plus qu’en 2009. En revanche, le tirage global a légèrement diminué, de 528 millions d’exemplaires en 2009 à 519 millions en 2010. Toutefois, ces chiffres recouvrent des réalités quelque peu différentes: les progressions sont nettes dans les pays émergents ou en développement avec, au cours des cinq dernières années, +16% dans la région Asie-Pacifique, +4,5% en Amérique latine. En revanche, en Europe de l’ouest, il y a eu une régression de 11,8% et en Europe de l’est de 10%. Et en Amérique du nord, la chute a même été de 17%. La WAN a par ailleurs relevé une inversion de tendance sur le marché des journaux gratuits, qui n’existent pratiquement pas en Asie: de 34 millions d’exemplaires en 2008, la diffusion est tombée à 24 millions en 2010. Le pays où l’on lit le plus de journaux est l’Islande, avec un taux de pénétration de 96% de la population, devant le Japon (92%).