Hier matin, la chaîne Jimmy (Groupe Canal+), disponible en exclusivité sur Canalsat, a officialisé sa relance éditoriale. Pour nous expliquer ce changement, média+ s’est entretenu avec Mathilde VALLAT, Directrice des chaînes thématiques Art de vivre et Divertissement du Groupe Canal+.
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Relancer éditorialement Jimmy, est-ce une nécessité pour sa survie ?
Mathilde VALLAT
Notre équipe a pris le temps de la réflexion pour relancer Jimmy. Nous étions arrivés à un point où le positionnement mini-généraliste de la chaîne était difficile à poursuivre en tant qu’acteur du payant. Du coup, à partir du 17 février 2014, l’antenne sera entièrement dédiée à la série. Notre regard portera plus spécifiquement sur des productions mettant en scène des antihéros, c’est-à-dire des personnages complexes et ambivalents. Dans un marché audiovisuel en perpétuel mouvement, nous devions nous poser la question de la valeur que nous apportons aux téléspectateurs.
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Avec l’offre des chaînes historiques et le lancement récent de Canal+ Séries, le marché n’est-il pas encombré ?
Mathilde VALLAT
Il existe un contexte de marché qui explique cette concentration de chaînes qui misent sur les séries. Ces dernières années, le marché audiovisuel a rencontré un développement prolifique de fictions premiums. De nombreuses chaînes américaines, scandinaves, russes, brésiliennes ou encore israéliennes produisent des séries de calibre international. Ces productions nous permettent non seulement d’avoir un approvisionnement quantitatif mais aussi qualitatif.
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La survie des chaînes payantes ne va-t-elle s’opérer que par le prisme des séries ?
Mathilde VALLAT
Pas uniquemen! Mais il est clair que les séries font partie des programmes les plus consommés à la télévision. Se focaliser ainsi sur ce terrain est un vrai pari. Nous ne sommes pas les seuls là-dessus. Mais en tant que média, nous sommes censés être le reflet de la société et des envies du public. Notre promesse est de proposer une quarantaine de séries chaque année dont une vingtaine d’inédites. Parmi elles: «Ray Donovan», «House of lies», «The Bridge», «Dexter 7»… Du coup, nous abandonnons le flux même si nous ne nous interdisons pas de revenir sur des émissions consacrées aux séries, si elles apportent quelque chose de nouveau.
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Combien de temps vous donnez-vous pour installer Jimmy ?
Mathilde VALLAT
On se donne une bonne saison pour inscrire le nouveau positionnement de la chaîne dans les habitudes de consommation des abonnés. Pour rappel, Jimmy est reçue par près de 3 millions de foyers. L’année 2013 a été un peu particulière en matière d’audience car nous sommes passés de 0,7% à 0,3% de pda. Ce fléchissement s’explique par la ligne de changement que nous avons opérée. Autrement dit, nous avons laissé la chaîne en repos en injectant peu de nouveaux programmes en vue de préparer ce repositionnement.