Maroc: deux radios condamnées à suspendre partiellement leur diffusion

    240

    Deux radios marocaines vont partiellement cesser leur diffusion à partir de lundi sur ordre de la Haute autorité pour la communication audiovisuelle qui reproche à l’une d’avoir attenté «à la moralité publique» et à l’autre d’avoir fait «l’apologie» d’un groupe économique. La Haute autorité pour la communication audiovisuelle (HACA), créée en 2002 et composée de neuf membres nommés par le roi, le Premier ministre et le Parlement, a ordonné la suspension de la diffusion de «Hit Radio» de 20h00 à 24h00 pour une durée de 15 jours, a indiqué un communiqué de cette instance. Selon la HACA, les émissions «libre antenne» diffusées du 18 au 21 août contenaient «des échanges à caractère pornographique manifestement attentatoires à la moralité publique». «Nous arrêtons nos émissions du soir à partir d’aujourd’hui, c’est-à-dire aux heures où nous sommes le plus écoutés. C’est une décision très sévère d’autant que nous avions nous-même déjà suspendu, à titre conservatoire depuis le 22 août, l’émission incriminée et mis à pied l’équipe en charge de ce programme», a affirmé la porte-parole de Hit Radio, Imane Larachi. Après avoir souligné que «le principe de la communication audiovisuelle permet à chaque opérateur audiovisuel de traiter librement à l’antenne de tous les sujets de société de son choix», la HACA rappelle que «cette liberté doit s’exercer dans le respect de la dignité humaine, des valeurs religieuses, de l’ordre et de la moralité publics». L’émission «Libre antenne», dirigée par un animateur surnommé «Momo», était très populaire chez les jeunes car elle leur donnait la parole notamment sur des sujets comme la sexualité. Cette radio, qui s’est excusée pour les propos tenus durant l’émission, revendique la première place auprès des moins de 35 ans. Une autre radio, Chada FM, devra payer une amende de 35 000 dirhams (3 110 euros) et sa diffusion sera suspendue de 12h00 à 13h00 pendant une semaine car elle avait, le 10 juillet, fait «l’apologie» d’un groupe économique, en l’occurence l’opérateur immobilier Addoha, ce qui s’assimile pour la HACA à «une publicité commerciale clandestine». Le Maroc avait adopté en mars 2005, à l’unanimité, la loi libéralisant les ondes et octroyé en mai 2006 11 licences à des radio privées.