Marie Joannidis, ancienne «Madame Afrique» de l’Agence France-Presse, grande figure du journalisme et personnalité haute en couleur, est décédée dans la nuit de vendredi à samedi à l’hôpital du Mans, à l’âge de 69 ans. Elle est décédée «dans la nuit de vendredi à samedi à une heure du matin, à l’hôpital du Mans», a annoncé à l’AFP Ariane Poissonnier, journaliste à RFI, qui avait publié avec Marie Joannidis l’ouvrage «Aujourd’hui l’Afrique». Marie Joannidis avait quitté l’AFP en 1995 pour rejoindre MFI, l’agence de presse de Radio France Internationale. «Marie connaissait les grands de ce monde mais il n’y avait jamais de connivence», précise Jean-Karim Fall, rédacteur en chef à France 24. Née à Alexandrie, en Egypte, le 11 juin 1944, elle avait été recrutée par l’Agence France-Presse au Vietnam en 1971, en pleine guerre. Elle ne gagnera Paris que pour y couvrir les négociations de paix. Au service des Envoyés Spéciaux (1976) puis au Service Diplomatique (1979), Marie Joannidis devient à l’AFP la grande spécialiste de l’Afrique. «Polyglotte, elle parlait en arabe avec Yasser Arafat, puis un Italien passait et elle lui adressait la parole dans sa langue, puis arrivait un Espagnol et elle lui parlait en espagnol…», se rappelle-t-il. Ces derniers temps, elle travaillait à un livre de souvenirs avec Ariane Poissonnier qui devait s’appeler: «Les orphelins de la Guerre Froide». C’est à l’AFP qu’elle avait rencontré son futur mari, le journaliste économique, Jan Kristiansen, qui est décédé avant elle.