Maintien du site de production local de Technicolor

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Quelque 500 personnes ont manifesté mardi à Angers pour le maintien du site de production local de Technicolor et pour interpeller l’Etat face aux restructurations annoncées au sein du groupe français de technologies pour les médias numériques. Le site d’Angers, qui emploie 350 personnes et produit des décodeurs, est menacé par la volonté de Technicolor de s’en défaire d’ici juillet, selon l’intersyndicale CGT, CFE-CGC, CFDT, UNSA et SUD. «Nous voulons interpeller l’Etat pour qu’il intervienne rapidement pour sauver le site d’Angers et éviter un gâchis économique pour la région et pour le pays», l’usine étant la seule en France à produire des décodeurs, a déclaré Odile Coquereau, déléguée CGT. L’ancien site Thomson, qui avait compté jusqu’à 1.200 salariés à son apogée, a déjà perdu plus de 200 postes ces six dernières années. Pour Guillaume Trichard (UNSA), porte-parole de l’intersyndicale groupe, «on voit bien, dans les dossiers Lejaby et Photowatt, que l’Etat a la capacité d’intervenir pour sauver des activités industrielles». Ainsi, «il suffirait que France Télécom décide de faire produire son nouveau décodeur en France, et non en Asie, pour que le site d’Angers soit sauvé», a-t-il souligné. Parmi les manifestants figuraient également des salariés des autres sites français du groupe, eux-aussi menacés par des pertes d’emplois, selon les syndicats. Technicolor a annoncé fin février un nouveau plan stratégique sur trois ans, après avoir enregistré en 2011 une perte nette de 324 millions d’euros. Le groupe avait déjà annoncé en décembre un plan de restructuration, avec à la clef la suppression de 600 postes dans le monde, dont 125 en France. Selon les syndicats, plus de 700 autres emplois sont menacés dans l’Hexagone, à savoir, outre les 350 salariés d’Angers, 330 à Saint-Cloud, 70 à Issy-le-Moulineaux et 26 à Rennes.