En 1959, le «petit Nicolas» prenait forme dans le journal «Sud-Ouest Dimanche» sous la plume de René Goscinny et le crayon de Jean-Jacques Sempé. Cinquante ans plus tard, le petit garçon, candide et espiègle, reprend vie en couleurs et trois dimensions pour la chaîne M6. «C’est pas «Titeuf» et pourtant ça marche», assure dans un entretien le réalisateur Arnaud Bouron, 37 ans, qui a testé sur des enfants de son entourage les premiers épisodes de la série animée tirée de l’oeuvre de Goscinny et Sempé. Diffusée le dimanche dans la case pour la jeunesse M6 Kid, la série s’adresse en priorité aux 5-8 ans, qui devraient se passionner pour les petits problèmes quotidiens de Nicolas et sa bande de copains, un peu plus vieux qu’eux. «Nous n’avons rien inventé. On s’est approprié le personnage, pour en faire un petit peu autre chose tout en gardant les fondamentaux de l’image et du texte», déclare Arnaud Bouron.Le réalisateur est resté dans l’univers inventé par Goscinny et Sempé, où l’on ne connaissait ni télévision, ni téléphone portable. Mais «ça marche parce que c’est intemporel, estime Arnaud Bouron. Les problèmes des enfants sont toujours les mêmes. On a toujours des histoires avec les parents, on s’engueule avec les copains, il y a les filles, la maîtresse, les surveillants». Trois des comédiens qui doublent les personnages animés sont de vrais enfants, pour les voix de Nicolas, son copain Alceste et sa voisine Louisette. Le texte de Goscinny faisait parler le petit Nicolas à la première personne. Dans la série animée, on passe aux dialogues, sans perdre la saveur d’un texte plein d’humour. Mais l’entreprise n’aurait pas réussi «si l’on avait essayé de faire du Sempé animé», observe Arnaud Bouron. Il a fallu deux ans de travail pour réaliser les 15 premiers épisodes de 12′ chacun, pour lequel une trentaine de graphistes ont dessiné quelques 8 000 planches de décors.