France Télévisions retrouve la route des festivals pour un été riche en spectacles vivants sur ses antennes. Musique actuelle, musique classique, opéra, théâtre, danse: des événements culturels pour tous. Une programmation éclectique et festive avec plus de 50 captations sur tout l’été pour mettre en lumière les festivals de nos régions. Entretien avec Michel FIELD, Directeur de l’Unité Culture et Spectacle Vivant de France Télévisions.
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Quels critères utilisez-vous pour sélectionner les festivals à mettre en lumière durant l’été ?
MICHEL FIELD
Nous avons cherché à être à la fois éclectiques et surprenants. Éclectique parce qu’il y a forcément des festivals incontournables comme les Francofolies de La Rochelle, le Main Square Festival à la citadelle d’Arras ou encore Jazz à Vienne. Évidemment, on ne peut pas oublier les rendez-vous incontournables que sont le festival d’Avignon – où trois captations sont prévues – mais aussi les Chorégies d’Orange, le Festival Interceltique de Lorient ou Rock en Seine. Surprenant ensuite, parce que nous allons chercher des événements un peu plus discrets mais prometteurs : du Sakifo Musik Festival à la Réunion au Touquether, le 1er festival solidaire dédié à l’autisme et à l’inclusion au Touquet, pour Culturebox numérique. On s’inscrit également comme un partenaire régulier du festival de Julie Gayet, Soeurs Jumelles, qui fait se rencontrer la musique et l’image à Rochefort. Enfin, nous continuons à soutenir Les Estivales à Montpellier, dont la 3ème édition sera enregistrée peu avant le 14 juillet, avec une programmation axée sur la musique du monde.
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Comment définir l’équilibre entre les différents genres de spectacles vivants dans la programmation estivale de France Télévisions ?
MICHEL FIELD
L’abondance de festivals en France nous pousse à devenir leur partenaire durant l’été. Nous prévoyons d’être présents dans environ 20 festivals, en associant une diffusion soit numérique, soit linéaire. Nous prévoyons de couvrir le concert d’Imagine Dragons le 8 septembre 2023, lors de la 2ème édition de Chambord Live. Notre mission est de plaire à tous nos publics. L’équilibre est crucial : malgré la présence dominante de la pop, nous ne devons pas négliger le théâtre, le lyrique, le jazz…
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La stratégie de soutien aux festivals de France Télévisions s’aligne donc avec sa mission de service public …
MICHEL FIELD
Tout-à-fait ! Dès les 1ers jours de confinement, soutenir les festivals a été une des 1ères réactions de la direction de France TV. Nous avions racheté des spectacles et produit des représentations à huis clos. Notre mission est d’aider un milieu des festivals fragilisé par les années covid et dont certains ne sont pas encore totalement rétablis. Leur donner de la visibilité à l’antenne et choisir des captations en collaboration avec eux est une façon d’être solidaires.
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Comment fonctionne la coopération avec les festivals ?
MICHEL FIELD
Nos collaborations sont essentiellement liées aux captations que nous faisons, et pas nécessairement en direct. En revanche, nous restons dans la temporalité du festival pour les diffuser.
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Comment assurer une représentation équitable des différentes régions de France, y compris l’Outre-mer, dans votre programmation ?
MICHEL FIELD
Pour assurer une représentation équilibrée des différentes régions de France, y compris l’Outre-mer, nous prenons plusieurs initiatives. Cependant, notre capacité est limitée par des contraintes budgétaires. Nous collaborons étroitement avec le réseau régional de France 3 pour des événements comme ceux d’Avignon, d’Orange ou de La Rochelle. Nous réalisons des productions communes avec France 3 Régions, c’est-à-dire que notre Unité Culture complète le budget de financement des captations. C’est d’abord une production France 3 qui sera reprise sur Culturebox. Cette approche a été largement développée ces dernières années. Pour nos actions à la Réunion par exemple, nous travaillons en étroite collaboration avec les chaînes 1ère, captant des célébrités locales comme DJ Seb. Nous faisons également appel à l’expertise des régions pour découvrir et promouvoir des événements locaux.
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Comment assurer une programmation accessible et attrayante ?
MICHEL FIELD
En favorisant la diversité et en mettant en avant aussi bien des stars établies que des artistes émergents. À Montpellier aux Estivales, Flavia Coelho, une artiste connue et reconnue, va inviter une jeune chanteuse Cesare dans son tour de chant. C’est typiquement l’exemple d’une artiste confirmée à qui l’on donne carte blanche et qui en profite pour pousser une artiste en devenir.
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Comment se présente la rentrée en matière de spectacles en Prime ?
MICHEL FIELD
Beaucoup de projets sont encore en gestation. Nous prévoyons notamment 2 spectacles populaires pour 2 Prime de France 2 avant la fin de l’année. De plus, notre objectif est de marquer significativement l’Olympiade Culturelle qui regroupe toutes les activités culturelles et sportives liées aux Jeux Olympiques. Dès septembre, une soirée par mois sera dédiée à l’Olympiade Culturelle. Nous allons monter en puissance sur Culturebox et les autres chaînes à partir de l’automne.
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Quels sont vos projets pour l’avenir de la programmation des spectacles vivants sur France Télévisions ?
MICHEL FIELD
Nous envisageons d’améliorer la visibilité de la case du dimanche après-midi sur France 5. C’est l’un de mes chantiers. Nous allons sans doute travailler à un renouvellement de «Culturebox, l’émission» qui en est à sa 2ème année, et qui remplit sa fonction de découverte de talents unanimement appréciée dans le milieu. Nous continuerons de soutenir des événements spéciaux et des festivals tels que Séries Mania à Lille et le festival de la BD d’Angoulême. Notre ambition est d’être présent là où la culture s’anime, en réagissant aux événements culturels du pays. Nous sommes aussi attentifs aux innovations technologiques, comme en témoigne le concert immersif en réalité virtuelle d’Hervé diffusé sur Culturebox le soir de la fête de la musique. C’est aussi une manière de montrer à nos concurrents privés que nous sommes engagés dans le domaine culturel, d’autant plus quand ils ne le sont pas.