Konbini, qui vient d’être racheté par DC Company, redonne vie à son Club Docu, un cycle de rendez-vous gratuit qui présente des documentaires en avant-première. L’occasion pour media+ d’évoquer ce format avec Marjorie DU MANOIR, Directrice de la rédaction de Konbini.
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Konbini lance son Club Docu. Que représente ce format événementiel ?
Marjorie DU MANOIR
Le Club Docu nous tient à cœur car il est une occasion privilégiée de rassembler réellement et physiquement des personnes autour d’une œuvre qui nous a séduit et dont on veut valoriser le travail derrière le résultat. Nous envisageons de projeter environ un film tous les 2 mois. Le format pourra évoluer au fil du temps.
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Le programme a démarré le 6 février 2024. Quel a été le documentaire proposé ?
Marjorie DU MANOIR
Le documentaire qui a été projeté est un documentaire Netflix, écrit par Alexandre Ifi et réalisé par Antoine Baldassari : «Raël, le prophète des extraterrestres». Avant sa diffusion sur la plateforme, il nous paraissait intéressant de découvrir le documentaire en salles pour avoir une expérience plus vivante, avec une discussion qui suit la projection, le sujet Raël ayant alimenté énormément de questionnements et de discussions. C’est à la fois un vrai sujet de société et aussi un mythe médiatique qui est abordé dans ce documentaire.
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Que représente le genre documentaire pour un média comme Konbini ?
Marjorie DU MANOIR
Notre média a une forte culture du documentaire tout autant que notre audience. D’un point de vue journalistique, c’est un exercice exigeant tant au niveau de l’enquête que de l’écriture. On s’exporte d’ailleurs de plus en plus vers ce genre, à la fois sur des mini séries (sur les typographies ou les doublures IA par nos journalistes tech, sur toutes les façons de faire la fête par nos journalistes news), que sur des longs destinés à YouTube et diffusés dans des festivals. Citons par exemple «Pour ne pas grandir seul», un an avec une éducatrice parentale qui accompagne des familles déchirées et évite le placement des enfants, ou encore «Présumés coupables», un 52 minutes destiné à Youtube sur les protocoles de placement et d’enquête autour des bébés secoués qui sortira fin février. Nous travaillons aussi sur une série documentaire sur la Silicon Valley en coproduction avec Effervescence pour Arte qui sortira au printemps prochain.
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En quoi ce genre est-il en adéquation avec les attentes de votre cible ?
Marjorie DU MANOIR
Notre audience est la génération TikTok tout autant que la génération Netflix et YouTube. Les contenus l’accompagnent du matin au soir et elle consomme des formats beaucoup plus longs depuis que les vlogueurs vloguent et que les Twitchers streament. C’est une audience particulièrement exigeante qui a une influence quasi immédiate sur le succès ou l’échec d’un format. Si elle adhère, alors elle va augmenter les conversations et porter les algorithmes. Si elle décroche, elle pourra littéralement et très rapidement faire tomber le format aux oubliettes.
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Quelles sont les autres actions de Konbini pour créer des moments IRL de partage et de discussion ?
Marjorie DU MANOIR
Ces dernières années, nous avons intensifié nos efforts pour être au plus près de la scène culturelle, d’une manière nouvelle et plus vivante. À ce titre, nous programmons des scènes de jeunes talents dans certains festivals majeurs européens (Les Ardentes, We Love Green, Nuits Sonores, Plages Electroniques). Nous soutenons aussi les personnalités engagées avec Le Prix Konbini de l’engagement au Festival Canneseries. Nous avons aussi le pied dans la production événementielle. Cela fait 3 ans que nous organisons notre fête de la musique qui réunit chaque année plusieurs milliers de participants. En 2023, nous l’avons organisée en collaboration avec Deezer. En 2024, un pop up Konbini sera ouvert à Lille, du 15 au 17 mars, pour Séries Mania autour du Monde des séries avec des talks et des Dj sets.