L’Union européenne contribuera au financement d’un programme de l’Unesco visant à aider les pays en développement à élaborer des lois régissant l’intelligence artificielle, a annoncé mardi l’organe culturel de l’ONU. Bruxelles financera à hauteur de quatre millions d’euros ce programme «dédié à soutenir les pays à faible revenu dans la mise en place de leur législation nationale», a fait savoir l’Unesco dans un communiqué. «Face aux défis pressants engendrés par l’IA, nous devons aller plus vite en apportant plus de soutien aux pays à faible revenu», a déclaré Audrey Azoulay, la directrice générale de cette organisation onusienne, dans un communiqué. L’Unesco avait adopté en novembre 2021 un «premier cadre normatif mondial pour une utilisation éthique de l’IA», une «feuille de route pour les pays qui décrit comment amplifier les avantages de l’IA tout en réduisant les risques que cette technologie comporte», avait-elle alors expliqué. Fruit de trois ans de travail, ce texte liste des actions à réaliser, notamment la mise en place d’un outil législatif pour encadrer et surveiller les IA, «assurer une sécurité totale pour les données personnelles et sensibles» ou encore éduquer les populations à leur sujet. Une trentaine de pays ont déjà commencé à établir leur législation nationale sur la base de cette recommandation «garantissant que l’intelligence artificielle respecte les libertés fondamentales et les droits humains, et bénéficie à toute l’humanité», selon l’Unesco. Mi-juin, les eurodéputés ont approuvé un projet européen de régulation de l’IA à partir de 2026, qui entend notamment mieux encadrer les IA génératives (capables de créer des contenus sur demande, en langage courant), du type ChatGPT, en réclamant un régime spécifique d’obligations similaires à celles prévues pour les systèmes à haut risque. Une initiative vertement critiquée par une partie de l’industrie.