Hier soir, D8 consacrait un Prime à un véritable phénomène de société pendant 10 ans, le «Club Dorothée» qui s’est imposé dans le PAF en battant tous les records d’audience. Ludovic LESTAVEL, Producteur chez JLA Productions, en charge du documentaire revient sur les éléments clés du programme.
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Diffusé hier soir sur D8, le documentaire «Génération Club Dorothée : l’incroyable histoire d’une émission culte» (JLA Productions) revenait sur les spécificités du programme. Que doit-on retenir ?
Ludovic LESTAVEL
En quelques chiffres, le «Club Dorothée» (1987-1997) diffusé sur TF1 enregistrait jusqu’à 60% de part de marché le mercredi après-midi et parfois jusqu’à 40 heures d’antenne cumulées dans la semaine. Huit heures de direct tous les mercredis, 1.200 heures de programmes par an. Jusqu’à 6 millions de téléspectateurs le mercredi et près de 80% de pda sur les jeunes. Le programme est apparu en 1987 dans des circonstances un peu particulières avec la privatisation de TF1. La chaîne voulait donner un nouvel essor à ses émissions jeunesse. Ils ont fait appel à Dorothée qui travaillait à l’époque sur Antenne 2 et qui générait des audiences bien plus fortes que la Une. Entre les émissions quotidiennes en direct, de nombreux programmes gravitaient autour («Pas de pitié pour les croissants», le «Jacky Show», etc). Rappelons aussi que Dorothée est la chanteuse qui a rempli 58 fois Bercy, un record inégalé à ce jour.
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Le «Club Dorothée», était-ce une industrie de production à part entière ?
Ludovic LESTAVEL
Une sorte d’industrie s’est en effet créée au fil des saisons, notamment lorsqu’AB Productions a lancé ses sitcoms dans les années 90. Le «Club Dorothée» quant à lui ne se fabriquait pas de manière industrielle. Les émissions de vacances par exemple, se tournaient à l’autre bout du monde mais de manière assez artisanale, avec de petites équipes. En revanche, le programme offrait aux jeunes téléspectateurs des émissions dignes des plus grands Prime. Une émission a même été tournée en direct de l’Elysée avec le président Francois Mitterrand. Des duplex depuis la Chine ainsi qu’un direct depuis une navette spatiale ont aussi eu lieu.
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Le «Club Dorothée» côté polémiques, ça ressemblait à quoi ?
Ludovic LESTAVEL
Le «Club Dorothée» était très mal vu par l’intelligentsia de l’époque, aussi bien sur la forme que sur le fond. On reprochait au programme de ne rien apprendre aux enfants. Ça n’a d’ailleurs jamais été la ligne éditoriale de l’émission qui était un divertissement. Nous évoquons aussi la guerre entre AB Productions et TF1 en 1997 lorsque la chaîne a décidé d’arrêter tous les programmes AB parce que la société de production était devenue un concurrent de TPS.
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Lancer un «Club Dorothée» nouvelle génération, serait-ce une utopie ?
Ludovic LESTAVEL
Première émission à imposer le phénomène de bande à la TV, je ne pense pas qu’un «Club Dorothée» tel qu’il a pu exister à l’époque, puisse revenir aujourd’hui. Le format n’est pas révolu mais il ne se traiterait pas de la même façon. Les programmes jeunesse sont aujourd’hui désincarnés, ce sont des robinets à dessins animés.