«L’île de la tentation» : d’anciens participants veulent le statut d’artiste-interprète

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Cinquante-trois anciens participants à l’émission de téléréalité «L’île de la tentation» ont demandé mardi à la Cour de cassation de leur reconnaître le statut d’artiste-interprète que la justice leur a jusqu’à maintenant refusé. Le 5 avril 2011, ils étaient 56 à avoir obtenu de la cour d’appel de Versailles la condamnation de TF1 pour violation du droit du travail. Ils avaient obtenu entre 15.000 et 17.000 euros, mais la cour avait refusé de leur reconnaître le statut d’artiste-interprète. 53 d’entre eux ont porté l’affaire devant la Cour de cassation, qui se penchait pour la première fois sur cette question. Pour ce faire, il lui appartient de déterminer si l’émission, qui met à l’épreuve la solidité de couples non mariés face à des tentatrices et des tentateurs sur une île exotique, peut être considérée ou non comme une «oeuvre de l’esprit».Pour leur avocat, Me Patrice Spinosi, la réponse est oui. La téléréalité n’a de rapport avec le réel que «lointain», a-t-il fait valoir, mettant en avant la «bible» qui cadre le déroulement de l’émission.Ce document, qui évoque notamment la «dramatisation» des derniers moments d’intimité des couples, interrompus par les cris de «célibataires qui arrivent en conquérants», «démontre» selon lui la «scénarisation», «qui fait le concept même de l’émission». Une «réalité fictionnée», où la production régit le style vestimentaire et l’apparence physique des candidats, a-t-il expliqué. Si la Cour de cassation leur donnait raison, les indemnités qu’ils pourraient obtenir atteindraient entre 35.000 et 45.000 euros, selon Me Spinosi. «Bien sûr», il existe «quelques éléments de scénarisation», a souligné l’avocat de TF1 production, Me Damien Célice, mais les participants ne sont «pas pour autant des artistes-interprètes».  La 1e chambre civile de la Cour de cassation rendra sa décision le 24 avril.