L’Etat veut développer dans les trois prochaines années le recours au «nuage» ou «cloud» pour son informatique, avec différents
systèmes adaptés à la sensibilité des données concernées, a-t-on appris mercredi auprès du secrétariat d’Etat au numérique. Pour les
données les plus sensibles des administrations, le gouvernement a fait le choix d’un «cloud d’Etat», qui sera géré par l’Etat lui-
même, sur des serveurs lui appartenant. Ce système accessible à tous les ministères devrait être opérationnel «à l’horizon de juillet
2019», selon l’entourage du secrétaire d’Etat au numérique, Mounir Mahjoubi. Il s’appuiera sur la «convergence» de trois systèmes
de «cloud» actuellement en cours de constitution dans les ministères de l’Intérieur, de l’Economie et des finances, et du ministère de
l’Ecologie, a-t-on précisé de même source. Pour des données et applications moins sensibles, l’Etat aura recours à un «cloud dédié».
Celui-ci sera géré par un prestataire extérieur, mais sur des machines exclusivement dédiées à cet usage. L’Etat ne fixera pas de
conditions de nationalité pour le prestataire choisi, mais celui-ci devra notamment garantir qu’il est soumis «exclusivement» au droit
français ou européen, a précisé un proche du secrétaire d’Etat au numérique Mounir Mahjoubi. Le gouvernement voudrait lancer
l’appel d’offre pour ce cloud dédié d’ici à la fin de l’année 2018, a-t-on indiqué de même source. Enfin, pour les données et
application peu sensibles, les administrations pourront avoir accès aux clouds publics traditionnels, du type de ceux gérés par les
géants américains du net ou des Français comme OVH. L’Etat va «constituer un catalogue d’offres cloud accessibles sur internet,
portées par des centrales d’achat public pour en faciliter la commande», selon le secrétariat d’Etat. Le recours au cloud doit
notamment permettre «souplesse et rapidité de déploiement» des nouvelles applications informatiques, et «optimisation des coûts»,
selon la même source. L’Etat a d’ores et déjà commencé à concentrer son parc de centre de données informatiques. L’objectif est
d’arriver à terme à une centaine de centres de données, contre 300 il y a encore quelques années.