Les producteurs de films de patrimoine s’opposent à ce que l’IA les utilise sans autorisation

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Les producteurs de films de patrimoine ont réclamé vendredi que les acteurs de l’intelligence artificielle (IA) demandent leur autorisation et les paient pour pouvoir piocher dans leurs oeuvres afin de générer des contenus. Ce genre d’actions «devra recevoir leur autorisation préalable et garantir une juste rémunération pour l’ensemble des ayants droit de ces oeuvres», a fait valoir dans un communiqué le SCFP, le Syndicat des catalogues de films de patrimoine (expression qui désigne des oeuvres sorties il y a plus de 10 ans). Le SCFP réunit dix sociétés de production, dont Gaumont, Pathé ou les filiales dédiées de Canal+, TF1 et M6. Le SCPF a dans son viseur «toute activité de fouille de données (data mining) portant sur les oeuvres (de ses) catalogues (…) par des systèmes d’IA destinés à générer (…) des contenus tels que des textes, des images, des contenus audio ou vidéos complexes». «À une époque où l’IA et les systèmes de génération automatique de contenu prolifèrent, il est plus que jamais essentiel de veiller à ce que l’exploitation des oeuvres se fasse dans un cadre respectueux du droit d’auteur et de la propriété intellectuelle», juge cette instance. Elle dit s’appuyer sur «le droit d’opposition» reconnu par le Code de la propriété intellectuelle. Les membres du SCFP se disent «disponibles pour engager des échanges», et croient «en une collaboration future entre IA et création artistique, fondée sur des principes éthiques partagés et transparents». Pour satisfaire les demandes de leurs utilisateurs en produisant des textes ou des images sur simple requête en langage courant, les modèles d’IA ont besoin de se nourrir de données qu’ils trouvent sur internet. Avec l’explosion des outils d’IA dans le grand public, la rémunération de l’utilisation de ces données est devenue un enjeu de taille. Outre les oeuvres culturelles, les médias et les contenus de presse sont également concernés.