Deux jeunes, qui ont reconnu être les auteurs de dégradations à la librairie des catholiques traditionalistes bordelais, six jours après la diffusion d’un reportage, ont été remis en liberté et renvoyés en correctionnelle, a indiqué lundi le parquet de Bordeaux.
Ces deux hommes âgés de 24 et 27 ans, qui avaient été interpellés dans la nuit de samedi à dimanche après des jets de pavés sur la vitrine de la librairie traditionaliste, Saint Jacmes, établissement qui fait face à l’Eglise Saint-Eloi de l’abbé Philippe Laguérie, seront jugés pour dégradations en réunion et rebellions, à une date qui n’a pas été précisée. Ils ont reconnu qu’ils avaient agi après avoir vu le reportage diffusé par France 2, a précisé le parquet de Bordeaux. Dans cet établissement, le journaliste de Capa, auteur de l’émission «Les infiltrés» sur les milieux traditionalistes, a été témoin de chants et discours racistes et antisémites proférés tant par des élèves que par certains parents ou enseignants. Le bar associatif du groupuscule d’extrême droite, Dies Irae, dirigé par un ancien militant du Front national a également fait l’objet de tags. Le parquet de Bordeaux avait ouvert le 29 avril «une enquête préliminaire» suite à la diffusion «dans le cadre de l’émission «Les Infiltrés» du reportage intitulé «A l’extrême droite du père», révélateur d’agissements susceptibles d’incriminations pénales». Selon une source proche du dossier, la justice enquête notamment sur des faits de négationnisme et de provocation non publique à la haine et à la violence. Le reportage diffusé par «Les infiltrés» montre un groupuscule d’extrême droite, Dies Irae, dirigé par un ancien militant du Front national, et fait un lien avec le milieu catholique intégriste.