L’empire allemand des médias Axel Springer a annoncé jeudi la scission de ses activités, en cédant l’essentiel de sa lucrative division petites annonces à des investisseurs américain et canadien, pour se recentrer sur son activité principale dans la presse.
Axel Springer «deviendra une entreprise médiatique familiale» détenue par l’héritière du groupe, Friede Springer, et Mathias Döpfner, le PDG du groupe, tandis que «les activités de petites annonces deviendront des entreprises indépendantes avec une nouvelle structure actionnariale, KKR et CPP devenant actionnaires majoritaires», selon un communiqué. La transaction, dont le montant n’a pas été divulgué, devrait être conclue au deuxième trimestre 2025, sous réserve des approbations réglementaires nécessaires. Elle valoriserait Axel Springer à 13,5 milliards d’euros, dont plus de 10 milliards pour l’activité petites annonces, selon le Financial Times, le premier à évoquer ce projet dès cet été. M. Döpfner et Mme Springer vont conserver une minorité des parts dans les activités cédées comprenant le site d’annonces d’emploi Stepstone ou encore la plateforme d’annonces immobilières Aviv (Meilleurs Agents et Seloger en France ou Immowelt en Allemagne). Le secteur des médias inclut notamment les sites d’information américains Politico et Business Insider, ainsi que deux quotidiens allemands, le conservateur Die Welt et le tabloïd populaire Bild. «Nous disposerons des meilleures conditions, avec la future structure, pour un avenir prometteur du journalisme» indépendant et soutenu par l’intelligence artificielle, a déclaré Mathias Döpfner dans le communiqué. Springer, l’un des principaux éditeurs de presse européen, avait annoncé dés 2023 vouloir miser sur l’IA pour la production de contenus journalistiques.
Mme Springer s’est de son côté félicitée qu’Axel Springer «redevienne une entreprise familiale», en n’ayant pas de dette et indépendamment des soubresauts sur les marchés de capitaux. En 2020, le fonds américain KKR avait acquis 47,6% du groupe allemand avant son retrait de la Bourse, puis a cédé une partie de ses parts au canadien CPP, qui détient désormais 12,6% du groupe.