Nouvelle mise en page pour le magazine, nouvelles fonctionnalités numériques: le média culturel «Télérama» évolue pour séduire de «nouvelles générations» et «tordre le cou» aux «clichés» qui le disent «élitiste» et «austère», ont annoncé ses responsables lundi.
«L’objectif, c’est d’élargir l’audience gratuite et, à terme, transformer (ces nouveaux lecteurs) en abonnés», a indiqué sa présidente du directoire, Fleur Lavedan, lors d’une conférence de presse à Paris.
«Télérama», qui appartient au groupe Le Monde, revendique 6 millions de lecteurs mensuels en additionnant sa version papier et le numérique. Le magazine est vendu à 425.000 exemplaires chaque semaine (4,20 euros), dont 90% d’abonnements.
Et «en deux ans, le parc d’abonnés numériques a été multiplié par quatre» (40.000), selon Mme Lavedan, nommée en 2022. Il faut désormais «aller plus loin» et «chercher de nouvelles générations de lecteurs», a-t-elle poursuivi.
Côté papier, le magazine est donc «entièrement renouvelé» à partir de son numéro de mercredi.
La partie consacrée aux grilles des chaînes de télé traditionnelles est réduite et, à l’inverse, davantage de place est accordée aux programmes des plateformes de streaming, payantes comme gratuites. De nouvelles rubriques («Voyages», entre autres) voient le jour et la mise en page donne plus de place à l’image.
«La mise en page actuelle avait été conçue il y a 12 ans, il était temps de rouvrir les fenêtres, de bousculer les habitudes», a commenté Valérie Hurier, directrice de la rédaction depuis janvier 2023.
Côté supports numériques (site et application), «Télérama» a voulu «ajouter une dimension servicielle», a expliqué Mme Lavedan.
De nouveaux outils sont disponibles pour recommander aux lecteurs quels films, documentaires ou séries regarder sur les plateformes.
Ces sélections sont fondées sur les critiques de «Télérama», toujours très prescriptrices, selon Mme Hurier, et sont personnalisables par l’utilisateur.
Il pourra ainsi arrêter de «passer une heure à chercher ce qu’il va regarder sans trouver», a insisté Fleur Lavedan.
«Télérama» veut profiter de ces changements pour «tordre le cou» à deux «clichés» selon lesquels il serait «élitiste» et «austère», a renchéri Valérie Hurier.
Pour accompagner ces évolutions, «Télérama» lance une campagne de publicité intitulée «Tutoyons la culture».
Ces deux dernières années, la nouvelle direction a déjà introduit plusieurs changements internes, dont la création d’une cellule «enquêtes» et le rajeunissement de l’encadrement et de la rédaction (135 journalistes).