Né il y a 14 ans et misant toujours sur le papier, le magazine trimestriel «Usbek & Rica» change de nom mais pas de perspective: «Futu&r» sera jeudi en vente, avec toujours des articles au long cours pour explorer l’avenir. «Nous ne renions pas notre héritage. Le futur est notre obsession éditoriale depuis les débuts», explique Blaise Mao, son rédacteur en chef présent depuis le lancement par le journaliste Jérôme Ruskin. Les thèmes de l’IA, du transhumanisme ou de la collapsologie émergeaient à peine en 2010 et «Usbek & Rica» – du nom des 2 personnages des «Lettres persanes» de Montesquieu – s’en est saisi avec «un regard neuf et décalé» pour «démocratiser les savoirs» et «susciter la curiosité», retrace le responsable. Avec le nouveau titre «Futu&r», l’idée est d’«élargir le public» et aussi d’«outiller les lecteurs» pour «passer à l’action». Le dossier du 1er numéro, à la maquette allégée, est par exemple consacré à «comment protéger nos cerveaux» qui croulent sous les sollicitations, notifications et informations. Sur 156 pages au total, toujours riches en illustrations, cette édition propose également un débat entre un ancien haut responsable de la police et un philosophe au sujet de la violence, une rencontre avec le physicien russe Mikhaïl Kokorich, et encore une uchronie centrée sur Jean-Marie Le Pen, un quiz et des jeux. Au prix de 19,90 euros, «Usbek & Rica» s’écoule à quelque 10.000 exemplaires, sur abonnement, dans certaines librairies et points Relay, et en ligne – ce qui ne change pas avec «Futu&r». En 2010, il était le 2ème mook (mi-livre, mi-magazine) à être lancé en France, après la revue «XXI» créée en 2008. «Usbek & Rica» a été racheté en 2022 par CMI France, propriété du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. C’est le 2ème éditeur de presse magazine en France: il compte dans son giron plus d’une quinzaine de titres parmi lesquels «Elle», «Télé 7 Jours», «Marianne», ou «Franc-Tireur».