Le groupe français de publicité en ligne Criteo revoit à la hausse ses prévisions pour 2024

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Le groupe français de publicité en ligne Criteo a revu à la hausse ses prévisions pour 2024 après un premier semestre meilleur que prévu, dopé notamment par l’intelligence artificielle et le commerce en ligne, a-t-il annoncé. Criteo a dégagé un bénéfice net de 37 millions de dollars sur les six premiers mois de l’année, contre une perte nette de 14 millions d’euros l’année précédente.

Son revenu net, c’est-à-dire les ventes minorées des reversements aux partenaires (ou contributions ex-TAC), a atteint 521 millions de dollars au premier semestre, en augmentation de 13% par rapport à l’an dernier. Coté à la Bourse de New York (Nasdaq), le groupe vise désormais une hausse de cet indicateur entre 10% et 12% pour l’année 2024, contre un peu moins de 10% précédemment.

La croissance de l’activité au premier semestre a notamment été portée par le «retail media», qui consiste à afficher des liens sponsorisés directement au sein des pages des distributeurs en ligne, sur le principe des produits en têtes de gondole dans les supermarchés, vers lequel Criteo veut pivoter. Cette activité a progressé de 24% au deuxième trimestre à 54 millions de dollars à taux de change constant. L’entreprise a d’ailleurs récemment dévoilé un partenariat avec Microsoft Advertising, plateforme de publicité en ligne du géant américain des logiciels, qui doit stimuler encore davantage la croissance de cette branche. «Nous sommes très enthousiastes vis-à-vis de ce partenariat, notamment en raison de ce qu’il va apporter en termes de capacités liées à l’intelligence artificielle», a expliqué, Megan Clarken, directrice générale du groupe. L’intelligence artificielle joue déjà un «rôle central» dans les différentes activités de la société et a généré une contribution au revenu net «de l’ordre de plusieurs millions de dollars» sur la période, a-t-elle ajouté.

La star tricolore de la pub en ligne a ainsi développé une «plateforme unifiée pilotée par l’intelligence artificielle qui permet de connecter directement les annonceurs avec les distributeurs et les éditeurs». Celle-ci est désormais utilisée par 2.900 marques et 225 revendeurs, a précisé Criteo.

Megan Clarken a par ailleurs salué le revirement de Google, qui a décidé fin juillet de ne plus supprimer de son navigateur Chrome les cookies dits «tiers» qui émanent des sites visités et non du navigateur lui-même, afin de cibler les internautes avec des publicités personnalisées.

L’activité historique de Criteo est en effet le «reciblage publicitaire», qui consiste à suivre la navigation d’un internaute sur le web de sorte à lui proposer de la publicité pour des produits sur lesquels il s’est renseigné mais qu’il n’a pas achetés. Une activité qui dépend fortement des cookies tiers. «Désormais, nous avons davantage de visibilité» pour les activités du groupe dans ce domaine, a souligné Mme Clarken.

La stratégie de Criteo consiste toutefois à réduire globalement sa dépendance aux cookies publicitaires. Le groupe avait en effet connu des difficultés ces dernières années en raison de la restriction progressive des possibilités de pistage sur internet.