Le gouvernement de Taïwan a défendu lundi le géant taïwanais des technologies Foxconn, visé par des enquêtes en Chine, dénonçant une «interférence politique» orchestrée selon lui par Pékin.
Le journal d’Etat chinois «Global Times» avait rapporté dimanche que plusieurs filiales en Chine de Foxconn, un des principaux fournisseurs de l’entreprise américaine Apple, faisaient l’objet de contrôles fiscaux. Les sites concernés sont situés dans la province chinoise du Guangdong (sud) et au Jiangsu (est).
Les autorités chinoises enquêtent également sur la manière dont Foxconn utilise les terrains de ses filiales dans les provinces du Hunan et du Hubei (centre), avait ajouté le Global Times, sans préciser de quelles infractions le groupe était soupçonné. Foxconn avait confirmé dimanche faire l’objet d’enquêtes en Chine, et affirmé qu’il coopérait avec les autorités chinoises.
Ces investigations interviennent alors que Taïwan, que Pékin revendique comme une partie de son territoire, se prépare pour l’élection présidentielle de janvier 2024.
Les enquêtes sur Foxconn visent à «perturber la démocratie taïwanaise», a dénoncé lundi le vice-Premier ministre taïwanais, Cheng Wen-tsan. «Dans un pays démocratique, le choix des dirigeants et des présidents doit se faire dans un environnement exempt de menaces, de coercitions, d’interférences et de distorsions, afin de permettre à chacun d’exprimer librement sa volonté», a-t-il déclaré. «Nous ne voulons pas que des facteurs chinois influencent les élections», a ajouté M. Cheng.
Le vice-Premier ministre a également affiché son soutien à Foxconn, principal sous-traitant de composants électroniques du monde. «Nous pensons que tous les investissements des entreprises taïwanaises en Chine sont conformes à la loi», a déclaré M. Cheng à des journalistes. «Ils ne devraient pas subir de surveillance (…) ou d’interférences politiques».
Foxconn, également connu sous son nom officiel Hon Hai Precision Industry, est le plus grand employeur du secteur privé en Chine, où il compte plus d’un million de travailleurs et une trentaine d’usines et d’instituts de recherche.
Le fondateur de Foxconn, le milliardaire Terry Gou, a démissionné en septembre de son poste au conseil d’administration pour «préparer» sa candidature à la présidentielle. Les médias locaux estiment que cette décision montre sa détermination à se présenter, tout en épargnant son entreprise.