Le géant chinois des télécommunications Huawei s’est désisté jeudi à l’audience d’une plainte en diffamation contre des propos tenus début 2019 par une spécialiste de la Chine et un expert des télécoms. Huawei reprochait à Valérie Niquet, chercheuse à la Fondation pour la recherche stratégique, et à Stéphane Dubreuil d’avoir affirmé dans des interviews à différents médias que le groupe était sous le contrôle de l’Etat chinois. A l’audience, l’avocat de Huawei, Me Laurent Merlet, a simplement indiqué que son client souhaitait se désister, sans s’étendre sur les raisons de ce changement de pied. Il a évoqué très brièvement «le changement du contexte géopolitique mondial» depuis les faits, et le fait que les propos contestés n’avaient plus été «repris» ensuite. En 2019, Huawei était en pleine tempête. Alors que les opérateurs télécoms étaient en train de lancer la construction de leur réseau 5G, le gouvernement américain l’accusait de permettre aux services de renseignements chinois d’espionner les communications transitant via ses équipements. Ces accusations, démenties par Huawei, étaient fondées notamment sur le passé du fondateur du groupe, Ren Zhengfei, ancien officier de l’armée populaire de Chine. Depuis, des pays occidentaux comme le Royaume-Uni, la Suède ou le Canada ont suivi les Etats-Unis et ont banni les équipements Huawei de leurs réseaux 5G. La France n’a pas interdit explicitement le matériel Huawei pour le déploiement du réseau mobile, mais l’Agence nationale chargée de la sécurité informatique (Anssi) a restreint très fortement les autorisations d’exploitation.