Le festival Canneseries lance sa 3ème édition vendredi sur la Croisette, malgré la crise sanitaire

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La pluie d’annulations d’événements culturels n’aura pas eu raison de lui: le festival Canneseries lance sa troisième édition vendredi sur la Croisette, avec la projection de la série «La Flamme», hilarante parodie de téléréalité signée Jonathan Cohen. Pour pouvoir proposer ce festival de séries du 9 au 14 octobre alors que les consignes sanitaires se resserrent partout en France, l’équipe a mis en place des mesures drastiques: jauge limitée dans les salles (1.000 places au lieu de 2.300), désinfection des lieux plusieurs fois par jour et surtout, sas de décontamination aux entrées du festival. «Il est plus prudent de venir à Canneseries que d’aller faire ses courses à la supérette du coin», assure David Lisnard, le maire de Cannes, qui pâtit du sinistre de la filière événementielle. «On a tous besoin de se retrouver face à face physiquement, ça fait du bien après des mois de confinement», estime Paul Zilk, le patron de Reed Midem, organisateur de plusieurs salons, dont le marché audiovisuel MipCom qui ne se tiendra pas sur la Croisette cette année. Preuve du contexte particulier, Canneseries a ouvert sa programmation aux festivals concurrents qui n’ont pas pu se dérouler comme d’habitude cette année, avec des séances labellisées Série Series, La Rochelle et Séries Mania. «Canneseries sera cette année le seul festival de séries qui se tiendra en présentiel, nous avons de ce fait une responsabilité particulière», déclare Fleur Pellerin, ex-ministre de la Culture et présidente du festival. Alors que l’édition précédente de ce festival gratuit avait accueilli 25.000 personnes et 400 invités professionnels, l’affluence devrait être plus réduite cette année, de nombreux participants internationaux ne pouvant faire le déplacement. Pour y pallier, l’équipe a mis en place une plateforme, Canneseries Live, qui permettra aux festivaliers virtuels d’accéder aux séries et aux rencontres. Pour départager les séries en compétition, un jury 100% français composé de personnalités et des débats «en chair et en os». Y siègent les actrices Laëtitia Eïdo («Fauda»), Roxane Mesquida («Now Apocalypse») et Caroline Proust («Engrenages»), l’acteur Grégory Fitoussi («La Garçonne»), le compositeur Randy Kerber («The Eddy») et le réalisateur Jean-Pascal Zadi («Tout simplement noir»). Du côté de la sélection, le festival a pu garder 6 des 10 séries qu’il avait retenues pour son édition initialement prévue en avril, dont une majorité de scandinaves. Le public découvrira notamment la Norvégienne «Atlantic Crossing», série historique à mi-chemin entre «Downtown Abbey» et «The Crown», qui revient sur le parcours de la princesse Martha (interprétée par Sofia Helin) réfugiée aux Etats-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale grâce à son amitié avec le président Franklin Roosevelt (interprété par Kyle MacLachlan). Les Suédoises «Top Dog» et «Partisan», la Finlandaise «Man in room 301», la comédie russe «257 reasons to live», l’Israélienne, «Losing Alice», la Néerlandaise «Red Light», la comédie britannique «Truth Seekers» et les Françaises «Moloch» et «Cheyenne et Lola», complètent la sélection. Dix séries courtes sont également en compétition. Le festival décerne une dizaine de prix, dont un prix du public, amené à voter sur le site mycanal, et un prix des lycéens. Hors compétition, les festivaliers auront la primeur des premiers épisodes de la saison 4 de «Dix pour cent», en clôture, de «#Freerayshawn», série américaine qui a anticipé le mouvement Black Lives Matter, ou «Ovni», un «X-Files» à la sauce comique créé pour Canal+.La chaîne cryptée, partenaire du festival depuis la première édition, délocalisera à Cannes son émission Le Cercle séries pour l’ouverture le 9 octobre, avec Jonathan Cohen comme invité.