Mike Schroepfer, le directeur technologique de Facebook, a annoncé mercredi qu’il démissionnerait de son poste en 2022 et serait alors remplacé par Andrew Bosworth, qui dirige actuellement le laboratoire de réalité augmentée, où l’on explore le «metaverse», l’univers parallèle qui fait rêver les géants du numérique.
«C’est une décision difficile parce que j’adore Facebook et je suis très enthousiaste à l’idée du futur que nous construisons ensemble», a indiqué Mike Schroepfer sur son profil. Il occupe ce poste depuis 2013 et a notamment supervisé la montée en puissance des systèmes d’intelligence artificielle au sein du groupe californien.
Les logiciels auto-apprenants sont essentiels au modèle économique de l’entreprise, fondé sur le ciblage publicitaire très fin et à très grande échelle, mais aussi pour répondre au défi de la modération des contenus, source de scandales majeurs depuis plusieurs années. En mai dernier, Mike Schroepfer a ainsi présenté un algorithme déployé en 2020, pour détecter les contenus problématiques (violents, haineux, etc) en croisant différents signaux (texte, image) et ainsi avoir «une vision d’ensemble», au lieu d’interpréter trop littéralement un mot pris sans son contexte. Le géant des réseaux sociaux est accusé par les politiques et la société civile, soit de ne pas lutter suffisamment contre la désinformation, soit de trop «censurer» certaines opinions, notamment chez les conservateurs, pourtant très actifs sur la plateforme.
Andrew Bosworth, surnommé «Boz», incarne au sein de l’entreprise les technologies futuristes, encore balbutiantes. A la tête du «Facebook Reality Labs» (FRL), il chapeaute la réalité augmentée, qui permet de surimposer des informations sur son environnement réel via un écran ou des lunettes. Il est aussi responsable de la marque Oculus et ses casques immersifs de réalité virtuelle, principalement utilisés à des fin de divertissement… pour l’instant. Fin juillet, Mark Zuckerberg, le patron du groupe, a aussi donné à «Boz» la direction d’une équipe dédiée au «metaverse», c’est-à-dire un «méta-univers» où réel et virtuel se fondent jusqu’à se confondre, une vision de science-fiction déjà présente dans des jeux vidéo.
Le fondateur de la plateforme aux près de 3 milliards d’utilisateurs mensuels espère devenir une «entreprise du metaverse d’ici 5 ans environ», d’après un entretien au site The Verge. Mike Schroepfer a indiqué qu’il resterait chez Facebook en tant que conseiller et pourrait ainsi consacrer plus de temps à sa famille et à la philanthropie.