Point d’orgue de l’entre-deux-tours, le débat télévisé entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy mercredi soir a fait l’objet de discussions serrées entre les états-majors des deux candidats à l’Elysée et d’une préparation intense par les équipes techniques de TF1 et France 2. Quelque 160 personnes s’activent pour assurer la production technique et logistique de la rencontre, dont l’audience pourrait dépasser les 20 millions de téléspectateurs (ils étaient 16,8 millions pour le duel Jospin-Chirac en 1995). Pendant le débat, seuls les 12 cameramen seront sur le plateau, a expliqué Jérôme Revon, le réalisateur. Les autres techniciens se trouveront en régie tandis que le staff de campagne des deux candidats sera dans des loges. La date (2 mai), l’heure (21h00) et la durée (2 heures) avaient été décidées la semaine dernière lors de deux rencontres au Conseil supérieur de l’audiovisuel entre les représentants des candidats. «Pour avoir participé à d’autres préparations de débat présidentiel, je peux vous dire que c’est la première fois que les choses se passent aussi bien», avait souligné Jack Lang, conseiller de Ségolène Royal. «Ce n’est pas du tout» la guerre, avait renchéri Claude Guéant, côté UMP. Mais chaque détail a été longuement discuté. Les candidats seront assis face à face, à deux mètres de distance, à une table carrée et pleine, qui cachera donc leurs jambes. Il restait à arrêter lundi soir le choix du matériau: bois ou plexiglas sablé? En tout cas pas du verre, à cause des reflets. Chaque candidat amène son équipe de maquillage.Le décor n’est pas tout à fait finalisé. TF1 et France 2 répètent que cela sera plus lumineux que lors des débats précédents (1974, 1981, 1995). «On n’aura pas un truc absolument sinistre, sur fond marron ou bleu», a déclaré Arlette Chabot, la journaliste de France 2 qui animera le débat avec Patrick Poivre d’Arvor pour TF1. Le décor doit cependant être suffisamment sobre pour ne pas perturber l’attention du téléspectateur. Derrière les journalistes, pourrait figurer une représentation de l’Elysée ou le logo «2007, le débat». Le fond d’écran pour les candidats reste à déterminer. Au CSA, les participants ont également décidé du nom du réalisateur et de l’absence de plan de coupe (images montrant un candidat lorsque l’autre parle). Les deux journalistes proposés par les chaînes organisatrices ont été acceptés par l’UMP et le PS. C’est la première fois que les deux chaînes ne proposent qu’un seul nom chacune, notait Patrick Poivre d’Arvor. Les deux journalistes se verront mardi pour travailler «sur la manière dont on va poser les questions», a précisé Arlette Chabot. «Nous devons être le plus neutre possible, faire en sorte que chacun réponde aux questions posées et faire respecter le temps de parole sans avoir l’air d’être hystérique», a-t-elle ajouté, se disant «angoissée et détendue» à la fois. «Ce n’est pas l’acmé de ma vie de journaliste», a pour sa part déclaré Patrick Poivre d’Arvor au «Monde» daté de mardi. L’animation d’un débat de l’entre-deux-tours sera une première pour ces deux journalistes aguerris.