Devoir d’information, rapports avec la police, responsabilité : une quarantaine de responsables des chaînes TV et des radios ont été conviés jeudi par le CSA, le gendarme de l’audiovisuel, pour se pencher sur la façon dont ils ont couvert les attentats en France.
Cet échange doit permettre au CSA, qui rendra ses conclusions «durant la première quinzaine du mois de février», de nourrir sa réflexion en vue d’éventuelles sanctions face aux «manquements» de ces médias, a expliqué le CSA dans un communiqué. A la clé, différents niveaux d’avertissements pour le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) qui vont de la «mise en garde» à la «mise en demeure».
En cas de récidive après une mise en demeure, la haute autorité peut décider, dans de très rares cas, des sanctions, comme la suppression d’une tranche de publicité, la lecture d’un communiqué d’excuses lors d’un journal télévisé ou une amende pouvant aller jusqu’à 3% du chiffre d’affaires. «Le Conseil a procédé à une présentation d’ensemble des difficultés apparues, des reproches formulés et des problématiques soulevées», selon le CSA.
L’ensemble des rédactions des médias audiovisuels comme TF1, France 2, RTL, Europe 1, ainsi que l’AFP, en tant que fournisseur d’images, ont participé à la réunion de jeudi après-midi. Cette dernière, longue de trois heures, a débuté par une présentation des séquences de cette couverture médiatique par le CSA, de la diffusion d’images de policiers à la traque, en passant par la prise d’otage, l’assaut ou le dénouement, ont témoigné des participants. Le rôle des consultants en plateau, le contact direct des journalistes avec les preneurs d’otages, le floutage et les risques de scénarisation, ont également été évoqués, sans oublier le rôle du direct et l’acquisition d’images privées. «On a abordé la question du devoir d’informer et ses limites ainsi que notre rapport aux autorités et la police», a déclaré Hervé Béroud, le directeur de la rédaction de BFMTV, qui a qualifié la réunion de «très bonne idée». «Il nous est apparu à beaucoup qu’on s’est retrouvés un peu démunis.
Souvent, on ne savait pas à qui s’adresser pour obtenir des infos ou organiser les informations», a-t-il ajouté, «sans vouloir jeter la pierre aux autorités». «Inversement, il est apparu que la police ne savait pas comment nous joindre. Au moment de la demande la police d’arrêter les images en direct du magasin de Vincennes, c’est moi qui ait donné les téléphones des patrons de TF1, France 2 et iTELE parce qu’ils ne les avaient pas», a poursuivi Hervé Béroud, selon qui le terme de «hot line» a été évoqué.