Le CES de Las Vegas ouvre ses portes aux participants n’ayant pas annulé leur séjour

589

Le salon annuel de l’électronique grand public, le CES de Las Vegas, ouvrait mercredi aux participants qui n’ont pas annulé leur séjour malgré la pandémie, dans l’espoir de reprendre les affaires. «La communauté tech salue et applaudit nos efforts pour maintenir un environnement sûr, pour que les affaires continuent», a assuré Steve Koenig, vice-président de la Consumer Technology Association (CTA), qui organise l’événement. L’année dernière, il avait eu lieu uniquement sur internet. En 2020, environ 4.500 exposants étaient venus dans le Nevada présenter leurs robots, voitures, téléviseurs et appareils connectés gonflés à l’intelligence artificielle. Ils seront moitié moins pour cette édition. Les grandes entreprises (Amazon, Microsoft, Intel, BMW, General Motors…) ont été les 1ères à se retirer ou à réduire leur présence. Devant le centre de conventions, l’immense espace d’ordinaire occupé par la tente de Google est resté vide, tout comme de nombreux stands lors des avant-première réservées à la presse. «Malgré les retraits très médiatisés de quelques exposants, nous en avons plus de 2.200 (…) et tous comptent sur nous pour avancer. Parce que ces entreprises ont besoin d’investisseurs et de partenaires», a insisté Steve Koenig. Omicron représente désormais 95% des nouvelles infections aux Etats-Unis, d’après les autorités sanitaires. Les participants doivent fournir la preuve qu’ils sont vaccinés, et porter un masque, mais il n’y pas de tests obligatoires. «Nous sommes inquiets à cause de la hausse des cas, mais bon, nous sommes vaccinés, et nous avons aussi eu le rappel», a indiqué Bhavya Gohil, patron de la start-up Square Off, qui juge les mesures suffisantes. Il est déçu des nombreux désistements, mais n’a pas envisagé d’annuler lui-même. «Nous avions déjà investi beaucoup d’argent pour le stand, alors nous devions vraiment venir. Tous les contrats qu’on récupère grâce au CES… C’est très important». Le salon se tient dans un format hybride, en personne mais aussi en ligne, grâce à un logiciel conçu par le Web Summit, un salon européen des technologies. «L’avantage des conférences en ligne, c’est que vous pouvez rencontrer plus de monde, de façon efficace. Il n’y pas de trajets, pas de bruit, pas de distractions», note Paddy Cosgrave, le patron et fondateur du Web Summit. «Mais personnellement je ne crois pas qu’on arrive à répliquer la qualité des interactions d’humain à humain. C’est sans doute pour ça qu’il y a un fort appétit pour le retour au présentiel». Au menu de l’édition 2022, les transports, toujours plus électriques et autonomes, ont la cote. Les technologies liées à l’espace font une entrée remarquée, après une année qui a consacré le tourisme spatial, et en plein développement de l’internet par satellite. Les innovations dans le développement durable et la santé connectée, des tendances fortes depuis des années, prennent aussi beaucoup de place. Et le métavers est sur toutes les lèvres, bien que sa définition reste encore floue à ce stade. Le concept désigne l’émergence d’univers parallèles connectés entre eux, auxquels les humains accèderont via des équipements de réalités augmentée et virtuelle. Né de la science-fiction, il est à la mode depuis que Facebook a annoncé des investissements colossaux dans ce domaine et s’est rebaptisé Meta. Mais pour l’instant, le secteur est concentré sur des défis plus immédiats, comme les pénurie mondiale de puces électroniques et les délais d’approvisionnement, qui retardent les lancements de nouveaux produits. A la faveur de la pandémie et des restrictions sanitaires, l’industrie des technologies a connu des croissances substantielles aux Etats-Unis, de 7% en 2020 et de quasiment 10% en 2021, d’après la CTA. En 2022, elle devrait connaître une progression plus modérée, de 2,8%, mais elle représentera quand même quelques 500 milliards de dollars.