L’Arcom ouvre une instruction après des propos du journaliste Jean-Michel Aphatie sur des «Oradour-sur-Glane en Algérie»

L’Arcom a ouvert une instruction après des propos du journaliste Jean-Michel Aphatie sur des «Oradour-sur-Glane en Algérie» qui auraient été commis par la France, a-t-on appris mercredi auprès du régulateur de l’audiovisuel.

«Chaque année, en France, on commémore ce qui s’est passé à Oradour-sur-Glane, c’est-à-dire le massacre de tout un village. Mais on en a fait des centaines, nous, en Algérie. Est-ce qu’on en a conscience ?», a déclaré mardi sur RTL le journaliste, au sujet de la conquête de l’Algérie par la France au XIXe siècle.

À Oradour-sur-Glane, village martyr du Limousin, une unité de la Waffen SS Das Reich remontant vers le front en Normandie massacra 642 habitants le 10 juin 1944.

«On n’a pas fait Oradour-sur-Glane en Algérie», a d’abord rétorqué le présentateur Thomas Sotto. Mais «on s’est comporté comme des Nazis?», a-t-il ensuite interrogé.

«Les Nazis se sont comportés comme nous», lui a répondu Jean-Michel Aphatie.

Ces propos ont suscité plusieurs signalements auprès de l’Arcom, qui a comme habituellement en pareil cas ouvert une instruction pour déterminer si la radio a commis un manquement à ses obligations. Des responsables politiques ont également réagi. «La comparaison osée par Jean-Michel Aphatie est une odieuse falsification de l’Histoire et une insulte à tous les rapatriés d’Algérie», a twitté le président du RN Jordan Bardella.

«Jean-Michel Aphatie a endossé le rôle d’un prédicateur algérien», aux yeux d’Éric Ciotti (UDR).

Vice-présidente de l’Ile-de-France, Florence Portelli (LR), qui était en plateau avec Jean-Michel Aphatie ce mardi 25 février, s’était également aussitôt indignée: «Oser comparer ça au nazisme, comparer ça à Oradour-sur-Glane. (…) Ça n’a rien à voir».

Sur X, elle a accusé le journaliste de «cracher sur la France et faire le jeu de la propagande de la dictature algérienne qui tend à effacer les massacres commis par les islamistes et à attiser la haine contre notre pays».

Ces échanges interviennent alors que les tensions entre les deux pays sont vives. Alger a refusé à de multiples reprises ces dernières semaines de laisser entrer sur son sol plusieurs de ses ressortissants expulsés de France.