L’animateur radio Sébastien Cauet, écarté de l’antenne de NRJ, a été mis en examen à Paris vendredi pour viols et agression sexuelle sur quatre femmes, dont trois étaient adolescentes au moment des faits reprochés. L’ancien présentateur vedette, qui conteste les accusations, a été placé sous contrôle judiciaire, «avec notamment l’obligation de verser un cautionnement de 100.000 euros» et de «suivre des soins», a précisé le ministère public. Son contrôle judiciaire implique également qu’il «pointe régulièrement» au commissariat, qu’il n’entre pas «en contact ni avec les personnes ayant déposé plainte ou témoigné» et qu’il n’exerce pas «certaines activités pour éviter la réitération des faits». Sollicités, ses avocats, Mes Xavier Autain et Simon Clémenceau, n’ont pas souhaité réagir. M. Cauet, âgé de 52 ans, figure connue à la radio depuis trente ans, était l’animateur vedette de NRJ où il détonnait avec ses sorties trash au micro… jusqu’à son retrait fin novembre de l’antenne, dans la foulée des premières accusations de viols.
Circonstance aggravante : Comme le requérait le parquet de Paris, les deux juges d’instruction l’ont mis en examen en retenant la circonstance aggravante de minorité de plus de 15 ans pour trois des quatre victimes identifiées. La période des faits reprochés s’étend de 1997 à 2014. Ainsi, M. Cauet est soupçonné d’avoir violé une adolescente âgée de 16 ans en novembre 2014 à Genève. Il est également mis en examen pour corruption de mineurs de plus de 15 ans commise entre janvier 2014 et septembre 2016, au préjudice de cette première femme. L’animateur est aussi accusé d’avoir violé en décembre 1997 à Paris une autre jeune fille, âgée de 15 ans. Et d’avoir agressé sexuellement en décembre 2012 une troisième adolescente de 17 ans. Il est aussi mis en examen pour viol sur une adulte, née en octobre 1973, en 2011 à Paris. D’autres femmes l’ont accusé de violences sexuelles. Ces faits «ne font pas partie de la saisine du juge d’instruction, en raison de leur prescription», a expliqué le parquet. Me Anne-Claire Le Jeune, avocate de deux d’entre elles, a toutefois salué l’ouverture d’une information judiciaire. Elle «permettra d’établir la réalité des faits dénoncés» même si «certains faits ne sont pas visés (…) en raison de la prescription».
Parole «jamais vaine» : «La parole des victimes de faits, même prescrits, n’est jamais vaine et cette affaire en est une nouvelle illustration», a estimé Me Le Jeune, dont les clientes ont porté plainte pour agression sexuelle en 1997 et pour viol au milieu des années 1990. Avant d’être présenté à un juge d’instruction, M. Cauet avait adressé jeudi un communiqué de ses avocats aux médias, les appelant à «la retenue» et rappelant le principe de présomption d’innocence. Mes Xavier Autain et Simon Clémenceau tenaient aussi à souligner que leur client s’était rendu «librement» auprès des enquêteurs, «pour pouvoir répondre point par point, à toutes les questions posées». Convoqué à la Brigade de protection des mineurs, il a été interrogé deux jours sous le régime de la garde à vue. Dans cette affaire, M. Cauet argue être victime de cyberharcèlement, de dénonciation calomnieuse et de tentative d’extorsion de fonds. Il a porté plainte, engendrant l’ouverture de deux enquêtes préliminaires à Nanterre, pour lesquelles il a été entendu fin 2023.