L’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand installé à l’Académie des Beaux-Arts

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«Pour avoir bâti une oeuvre avec des films, des émissions et des livres», l’ancien ministre de la Culture Frédéric Mitterrand a été installé, mercredi, sous la coupole de l’Académie des Beaux-Arts, accueillant en son sein l’inventeur «d’une manière nouvelle de raconter l’Histoire». Au sein de la section des créations artistiques dans le cinéma et l’audiovisuel, Frédéric Mitterrand, 72 ans, a été élu au fauteuil précédemment occupé par Jeanne Moreau. Avec cette voix musicale et mélancolique reconnaissable entre toutes, l’ancien ministre rejoint l’Académie des Beaux-Arts pour ses talents de cinéaste, écrivain, animateur de télévision et réalisateur de documentaires historiques. Il rejoint les cinéastes Régis Wargnier, Coline Serreau, Jean-Jacques Annaud, Jacques Perrin et Roman Polanski, qui a assisté mercredi en grand habit à son installation sous les roulements de tambours de la Garde républicaine. «Lorsque, dans le début du printemps de l’année 1981, pour fêter les dix ans de votre cinéma l’Olympic, au Palace, vous êtes apparu déguisé en Lana Turner, sur un trapèze, pensiez-vous que vous seriez un jour «ancien ministre» et «membre de l’Institut?»», a dit l’historien Adrien Goetz en l’accueillant, en présence de nombreuses personnalités dont l’actuel ministre de la culture Franck Riester, la Grande duchesse du Luxembourg et le prince Aga Khan. «Pirouette, double saut périlleux, contre-volée, salto arrière, piqué américain: vous y voilà. Votre vie est un film!», a ajouté l’académicien, évoquant aussi «La Mauvaise vie», livre de Frédéric Mitterrand paru en 2005 et relatant des relations sexuelles tarifées «avec des garçons de (son) âge, ou cinq ans de moins» en Thaïlande. «Dans «La Mauvaise vie», vous racontez en un lent travelling votre traversée de l’enfer, votre fréquentation de ce que vous avez appelé «les mauvais lieux» sans avoir jamais commis d’action criminelle, vous avez dû vous en justifier. Vous l’avez fait et vous avez eu raison de le faire (…) Votre livre s’intitule «La Mauvaise vie», vous ne l’avez pas appelé «Ah comme c’était bien!». Il n’est pas inutile de le rappeler», a dit Adrien Goetz. Selon la tradition, Frédéric Mitterrand a ensuite fait l’éloge flamboyant de Jeanne Moreau, à laquelle il succède, saluant «la puissance de sa personnalité, l’ambition de ses choix dans l’existence, la qualité inouïe de son talent et l’ampleur de sa carrière artistique». Pour son épée, Frédéric Mitterrand a choisi de personnaliser une relique de famille en y faisant graver une citation de sa grand-mère Henriette Cahier: «il me reste tant à faire». L’Académie des Beaux-Arts est l’une des cinq académies composant l’Institut de France. Forte de 63 membres répartis dans neuf sections artistiques, elle s’attache à promouvoir et encourager la création artistique dans toutes ses expressions et veille à la défense du patrimoine culturel français.