La série «Entourage» revient en version grand écran

Mon défi fou cinéma

Belles carrosseries, filles sexy, intrigues hollywoodiennes et amitié indéfectible … La série «Entourage», sur les aventures d’un acteur en vogue et sa bande, revient en version grand écran dans une industrie du cinéma métamorphosée. Adapté de la série à succès d’HBO diffusée de 2004 à 2011 et lauréate de 6 Emmy Awards, le film qui sort le 24 juin en France réunit de nouveau le séduisant Vincent Chase (Adrian Grenier) et son inénarrable groupe de proches qui le suit comme une ombre. Il y a Eric (Kevin Connolly), l’ami manager, Johnny, le frère acteur raté (Kevin Dillon, frère de Matt Dillon), le gentil Turtle (Jerry Ferrara) et surtout celui qui donne tout son sel à la série comme au film, Ari Gold (Jeremy Piven), agent féroce, colérique et affectif à la fois. Un personnage inspiré de plusieurs vrais agents vedette d’Hollywood, principalement Ari Emanuel, qui gère la carrière de l’acteur Mark Wahlberg, dont les aventures à Hollywood sont le substrat d’«Entourage».

Billy Bob Thornton et Haley Joel Osment rejoignent le casting de la série d’origine, campant un père impitoyable homme d’affaires texan peu sensible aux visions artistiques, et son fils au talent et aux intentions douteuses. «Entourage» est aussi parsemé d’apparitions de célébrités, de Jessica Biel au champion de football américain Tom Brady en passant par le milliardaire Warren Buffett. Le film, qui met en scène des dizaines de filles en petite tenue, a été accusé de sexisme. «C’est un monde dominé par les hommes, qu’on aime cela ou pas. Il y a certaines choses qui sont exagérées pour divertir, mais (Hollywood) est ce qu’il est», a justifié lors d’une conférence de presse Emmanuelle Chriqui, qui joue l’élue du coeur d’Eric. «Il n’y a que deux filles entièrement nues dans tout le film et il y a beaucoup de femmes de caractère»,  dirigeantes de l’industrie du cinéma, épouses fortes têtes sans omettre la championne de sports de combat Ronda Rousey, s’est défendu le réalisateur et créateur de la série Doug Ellin. Le film, qui a récolté de piètres critiques, aligne beaucoup de clichés (il n’a récolté que 30% de critiques favorables sur le site agrégateur Rottentomatoes.com) mais divertit, surtout grâce aux mésaventures désopilantes d’Ari Gold. «Entourage» est la dernière série en date adaptée au grand écran, après notamment «Sex and the City», «21 Jump street»,  «Charlie’s angels», «Mission impossible», «Les Simpsons», entre beaucoup d’autres. «Bored to death», série sur un détective excentrique avec Jason Schwartzman, prépare aussi sa version long-métrage. Pour les financiers des studios, ces adaptations représentent, un peu comme les films de superhéros, un moyen supposé de capitaliser sur un public existant et de limiter leur risque. Pour «Entourage» le film, au budget de moins de trente millions de dollars selon la presse américaine, l’essai est tout juste transformé: il a pour l’instant rapporté un peu plus de 32 millions de dollars en 3 semaines dans le monde.

L’intrigue démarre cinq jours après la fin de la série, Vincent Chase a déjà tiré un trait sur son mariage éclair et veut se lancer dans la réalisation tandis qu’Ari Gold a pris la tête d’un grand studio. Tous deux se retrouvent aux prises avec des hommes d’affaire sans aucun sens artistique. «Hollywood a beaucoup changé» depuis les débuts de la série il y a 11 ans, constate Doug Ellin. «Beaucoup de décisions sont maintenant fondées sur la présence des gens sur les réseaux sociaux et sur qui a 10 millions de fans», renchérit Jerry Ferrara. Et ceux qui font la pluie et le beau temps dans les studios sont «ces groupes pétroliers ou ces gestionnaires de fonds spéculatifs qui ne regardent même pas les films mais jaugent «Jerry vaut tant», «Adrian vaut tant»», explique Doug Ellin.  «C’est un peu triste mais ça fait de bonnes comédies», conclut-il.