La rédaction de France 2 réfléchit à une évolution du journal télévisé de 20h00, en perte d’audience, et dénonce dans un document interne de la Société des journalistes (SDJ) une «crise de confiance» chez les journalistes de la chaîne. «Nous menons une reflexion en interne sur l’évolution du journal. C’est une réflexion longue et compliquée et qui n’est pas terminée», a souligné Jacques Cardoze, président de la SDJ. Selon les chiffres de Médiamétrie, l’audience du journal télévisé (19,3% de part de marché pour la première semaine de juin) est en recul et inférieure de près de moitié à celle du 20h00 de TF1. Transmis à la directrice de l’information de France 2, Arlette Chabot, un document interne est intitulé «Urgences». Il estime que «depuis plusieurs mois, des sujets «essentiels» ne sont plus traités dans nos journaux, où sont abordés le lendemain sans justification». Constatant la chute «impressionnante» de l’audience, le document estime que «nos journaux manquent de souffle, de cohérence, de pertinence». «Il est impératif que le présentateur et les rédacteurs en chef soient plus à l’écoute et acceptent aussi de faire le journal de la rédaction. Ce qui n’est plus le cas depuis plusieurs années», note le document. En conclusion, la SDJ demande à la direction de l’information «d’apporter des réponses à la crise de confiance que traverse notre rédaction. Et de ne pas se contenter d’un traditionnel jeu de chaises musicales».Arlette Chabot, contactée, n’avait pas réagi en fin de matinée. «Il ne s’agit pas de pointer des responsabilités», a indiqué Jacques Cardoze, précisant que la réflexion de la SDJ est menée «en parallèle» avec celle de la direction. Selon l’un des membres de la rédaction qui a requis l’anonymat le journal de 20h00 de France 2 s’efforce trop de ressembler à celui de TF1 dont les audiences sont meilleures. «Nous devons réformer le journal mais en gardant notre identité propre», a déclaré ce journaliste. Pour sa part, le syndicat SNJ, l’un des plus représentatifs de la rédaction avec le SNJ-CGT, avait interrogé à plusieurs reprises la direction de la chaîne pendant la campagne de l’élection présidentielle sur la crédibilité de la rédaction de France 2, que le syndicat juge «en baisse». Pour le SNJ, «l’ambiance est mauvaise au service politique intérieure de France 2», où «un certain nombre de journalistes se sentent injustement écartés des sujets les plus intéressants ou les mieux exposés».
