La radio, média chouchou des Français, voit l’avenir en numérique

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Elle a beau fêter son centenaire en France cette semaine, la radio conserve ses dizaines de millions d’auditeurs malgré une baisse de régime liée à la pandémie, et voit l’avenir en numérique, entre développement technologique et nouveaux usages d’écoutes. La radio est le média accessible par excellence: 99% des individus possèdent au moins un support permettant d’écouter la radio, selon le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Côté offre, plus de 1.000 stations de radio opèrent sur l’ensemble du territoire, en Métropole et Outre-mer à tous les échelons (local, régional, national), dont 20% d’opérateurs associatifs. Selon Médiamétrie, 40,1 millions de Français ont écouté la radio quotidiennement entre janvier et mars 2021. Un chiffre certes important mais en nette baisse: en un an, la radio a perdu 2,1 millions d’auditeurs du fait de la pandémie et des restrictions de déplacement, près de 28% des écoutes s’effectuant en voiture. La radio demeure toutefois un média de confiance pour une majorité d’auditeurs. Selon le baromètre 2021 Kantar Public-onepoint réalisé pour le journal La Croix, 52 % des sondés estiment crédible l’information qui y est diffusée. Si la pandémie a fait perdre aux radios des auditeurs quotidiens, elle a en revanche accéléré leur développement sur les podcasts. Selon l’Institut national de l’audiovisuel, la crise sanitaire a particulièrement dopé les podcast d’information, qui répondaient à une demande accrue du public. Cette tendance a aussi eu pour effet d’accroître la concurrence avec les autres médias – presse écrite, sites d’actualité, télévisions -, qui ont eux aussi lancé des podcasts. Le groupe public Radio France s’affiche actuellement comme le champion français du podcast: il représentait en mars plus de 50% des 113,7 millions d’écoutes de podcasts français répertoriés par Médiamétrie. En réponse aux géants du Net et autres services de streaming, les radios françaises ont décidé de jouer collectif en lançant en avril Radioplayer France, une application commune gratuite disponible sur «tous les supports numériques» (smartphones, ordinateurs, enceintes et téléviseurs connectés…). A fin mai, elle réunissait 217 radios, 600 webradios, 124.000 podcasts. Il s’agit aussi de répondre à une évolution du mode d’écoute de la radio. D’après Médiamétrie, le nombre d’auditeurs écoutant la radio sur un support numérique, smartphone en tête, progresse. Entre le premier trimestre 2020 et 2021, près de 400.000 auditeurs supplémentaires ont écouté la radio sur un support numérique, portant à 8,3 millions le nombre total de ces auditeurs, soit environ 15% de la population. Une tendance de fond que viennent renforcer les enceintes connectées: 30% des utilisateurs réguliers d’enceintes connectées augmentent leur consommation de radio, du fait de la maniabilité de ce support, explique une étude CSA/Hadopi. Le grand saut technologique en cours est celui de la radio numérique terrestre – Digital audio broadcasting ou DAB+ en anglais -, en cours de déploiement pour moderniser la diffusion hertzienne. Ce mode de transmission numérique vient compléter le bon vieux réseau FM aujourd’hui saturé, et améliore la qualité sonore, explique le CSA.Présentée comme une révolution équivalente à celle de la TNT pour la télévision, la radio en DAB+ doit couvrir 50% de la population française d’ici fin 2022 contre 30% actuellement. Depuis fin décembre, une directive européenne a rendu obligatoire le DAB+ sur les autoradios des voitures neuves. En 2021, la cadence du déploiement va donc s’accélérer, assure le CSA. «Vingt-cinq radios, dont les plus grandes, vont couvrir en DAB+ l’axe Paris-Lyon-Marseille et les routes reliant ces trois villes, avant de s’étendre à l’échelle nationale», détaille Hervé Godechot, membre du CSA.