La production et l’équipe artistique du film «L’abbé Pierre: Une vie de combats», biopic sorti fin 2023 avec Benjamin Lavernhe dans le rôle-titre, ont condamné mardi les «crimes» commis par le religieux, accusé par une vingtaine de femmes de violences sexuelles. «Ces crimes, qui éclairent d’un jour totalement nouveau le destin de l’abbé Pierre, nous étaient évidemment inconnus au moment où nous avons réalisé ce film, comme ils étaient inconnus des Français», a fait savoir l’équipe du film, qui avait gardé le silence jusqu’ici. «Nous condamnons ces crimes et tenons à témoigner avec force notre soutien total aux nombreuses victimes de l’abbé Pierre», a-t-elle affirmé dans un communiqué. L’abbé Pierre, mort en 2007, est accusé par une vingtaine de femmes, parfois mineures à l’époque, de violences sexuelles pouvant pour certaines relever du viol. Depuis leur révélation cet été par le cabinet Egae, la question du silence des institutions est centrale. Le film réalisé par Frédéric Tellier a attiré plus de 800.000 spectateurs en salles. Il avait également été présenté au Festival de Cannes au printemps 2023. Ce rôle avait été particulièrement marquant pour Benjamin Lavernhe, l’un des acteurs les plus demandés du cinéma français, qui avait dit être «tombé amoureux» du personnage: «C’est un révolutionnaire, un homme en marche qui mène des foules». «Il y a le béret, la canne, la silhouette, mais la vérité n’est pas forcément là. (…) Il fallait arriver à le désacraliser, découvrir ses doutes et ses névroses». L’abbé Pierre avait déjà eu les honneurs d’un biopic en 1989 («Hiver 54, l’abbé Pierre»), avec Lambert Wilson dans le rôle principal.
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