La grève entamée lundi à RFI devait se poursuivre mardi, les syndicats craignant que le projet de fusion avec France 24 n’entraîne la fin de l’indépendance éditoriale de la radio, voire «sa mort», des inquiétudes que la direction réfute. Cette semaine, la fusion entre Radio France Internationale et France 24, la chaîne d’information lancée en 2006, doit être validée. Un comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) devait valider l’opération lundi, mais les syndicats ont boycotté la rencontre. Mercredi, un Comité d’entreprise va confirmer le mariage, avant une réunion vendredi entre les conseils d’administration de RFI, France 24 et l’Audiovisuel extérieur de la France. Parallèlement, la direction a convoqué un CHSCT mardi pour le déménagement des locaux à Issy-les-Moulineaux, près de France 24. Actuellement, RFI est abritée à la Maison de la Radio (Paris XVIème). Un CE validera ce projet jeudi. Une grève a démarré lundi à minuit pour s’opposer à la fusion, enfonçant un peu plus la radio dans la tourmente sociale qui a démarré en 2009, lors du lancement d’un plan de départs volontaires. Les débrayages, liés au plan de départs mais aussi à la fusion, se sont multipliés depuis. Lundi à la mi-journée, la direction évoquait un taux de grévistes de 20% et une antenne perturbée à 43%, alors que les syndicats parlent d’une perturbation à 95%. Le mouvement est reconduit pour 24 heures. Fait inédit, l’ensemble des syndicats de RFI (CFDT-FO-SNJ-SNJ/CGT-SNRT/CGT et SUD) fait front commun depuis vendredi. «Le projet de la direction est de nature à tuer la radio dans le but de financer une télévision (France 24, ndlr) sous-financée au départ», a estimé Marc Thiébault, représentant syndical de la CFDT, membre du CHSCT et du CE. «Nous ne sommes pas opposés à une entreprise unique, qui pourrait apporter des synergies éditoriales. Mais il faut un véritable projet d’entreprise», a-t-il ajouté.